Les gains humanitaires obtenus pendant le cessez-le-feu sont sur le point d’être réduits à néant, ont alerté vendredi plusieurs agences humanitaires de l’ONU qui s’inquiètent de la poursuite du blocage par l’entité sioniste des livraisons d’aide dans la bande de Ghaza qui traverse sa plus longue période sans ravitaillement.
L’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) est très préoccupée par le blocage des livraisons d’aide dans l’enclave, depuis le 2 mars dernier.
« Il s’agit de la plus longue période, depuis octobre 2023, durant laquelle aucun ravitaillement n’est entré à Ghaza », a déclaré vendredi, Sam Rose, le directeur de la planification de l’UNRWA depuis Ghaza, lors d’un point de presse de l’ONU à Genève.
« Les progrès que nous avons réalisés en tant que système d’aide au cours des six semaines de cessez-le-feu sont en train de s’inverser », a-t-il mis en garde. Depuis le début de la semaine, Ghaza vit à nouveau au rythme des agressions sionistes, après un mois et demi d’accalmie dans le cadre du cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier.
« Nous nous réveillons après une autre nuit intense de bombardements, la quatrième nuit de bombardement depuis que le cessez-le-feu a brusquement été rompu lundi soir et la situation est grave », a témoigné M. Rose. Le ministère palestinien de la Santé rapporte qu’environ 600 personnes sont tombées en martyres ces derniers jours, dont 200 femmes et enfants.
« La plupart des morts se sont produites pendant la nuit. Il y a donc des tragédies absolument désespérées qui se produisent », a déploré le directeur de la planification de l’UNRWA. La reprise des raids risque par ailleurs d’avoir des conséquences désastreuses pour la santé mentale des enfants.
« Les psychologues pour enfants diraient que notre pire cauchemar est qu’ils rentrent chez eux et que tout recommence », a indiqué James Elder, porte-parole de l’Unicef. « Nous n’avons pas d’exemple dans l’histoire moderne où toute une population d’enfants aurait besoin de soutien en santé mentale – et ce n’est pas exagéré », a-t-il ajouté. Le bureau des affaires humanitaires de l’ONU, l’OCHA, note pour sa part que plus d’un million de personnes risquent d’être privées de colis alimentaires au mois de mars, si les approvisionnements ne sont pas autorisés d’urgence.
« Nous estimons qu’en mars, un million de personnes manqueront de rations, ce qui signifie que nous n’atteindrons qu’un million de personnes au lieu de deux millions », a mis en garde Sam Rose, précisant que six des 25 boulangeries soutenues par le Programme alimentaire mondial (PAM) à Ghaza ont été contraintes de fermer leurs portes.
Il a notamment souligné le risque de coupures d’aide aux enfants sous-alimentés de Ghaza, qui ont besoin d’un approvisionnement régulier « ne serait-ce que pour stabiliser leur condition ». L’UNRWA met en garde contre ce qui risque de se produire si le cessez-le-feu n’est pas rapidement rétabli.
« Cela entraînera des pertes en vies humaines à grande échelle, des dommages causés au niveau des infrastructures et des biens, un risque accru de maladies infectieuses et un traumatisme massif pour le million d’enfants et les deux millions de civils qui vivent à Ghaza. Et c’est pire cette fois parce que les gens sont déjà épuisés », a dit M. Rose.
« Rejet catégorique du nettoyage ethnique des Palestiniens (COPLAC)
La Confédération palestinienne pour l’Amérique latine et les Caraïbes (COPLAC) a réaffirmé vendredi, son « rejet catégorique du nettoyage ethnique continu visant la population de Ghaza ». Dans une déclaration signée par son président, Rafael Araya Masri, et son secrétaire général, Amir Murad, reprise par l’agence palestinienne de presse, Wafa, la COPLAC a réaffirmé son « rejet catégorique du nettoyage ethnique continu visant les palestiniens à Ghaza, en violation flagrante des accords de cessez-le-feu », condamnant « le génocide continu », commis par l’entité sioniste contre le peuple palestinien, en particulier les femmes et les enfants.
La poursuite de ces attaques, a-t-elle ajouté, n’est rien d’autre qu’une nouvelle tentative d’imposer une « solution finale » au peuple palestinien de Ghaza, et de le forcer à quitter sa terre, un plan qui a été rejeté et condamné par la communauté internationale.
A cet égard, la COPLAC a appelé de toute urgence les gouvernements et les institutions de tous les pays d’Amérique latine à « condamner et rejeter cette nouvelle agression », et à prendre des mesures pour contraindre l’entité sioniste à accepter une solution de paix négociée qui préserve les droits inaliénables des Palestiniens, y compris leur droit à établir leur Etat indépendant ».
« Les scènes de Ghaza sont horribles » (MAE d’Irlande)
Les scènes de Ghaza sont « horribles », a dénoncé jeudi, l’Irlande, relevant que les nouvelles attaques aériennes et terrestres sionistes, « ont apporté de nouvelles souffrances à l’enclave palestinienne, et violé le cessez-le-feu ».
« Les nouvelles attaques aériennes et les opérations terrestres (sionistes) ont apporté de nouvelles souffrances à Ghaza et violé le cessez-le-feu », a indiqué le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Harris, dans un communiqué, repris par l’agence palestinienne de presse, Wafa.
Le chef de la diplomatie irlandaise, a appelé à » reprendre immédiatement l’acheminement de l’aide humanitaire à Ghaza, et à protéger les travailleurs humanitaires des Nations Unies et d’autres acteurs humanitaires en tout temps, pendant qu’ils font leur travail de secours », qualifiant de « violation du droit international humanitaire », l’agression contre les installations des Nations Unies.
M. Harris a souligné la nécessité de mettre fin à l’agression, appelant à revenir aux pourparlers pour mettre en œuvre l’accord de cessez-le-feu, respecter pleinement les engagements et reprendre l’aide humanitaire à grande échelle.
Les autorités palestiniennes de la santé ont annoncé jeudi un nouveau bilan d’au moins 506 martyrs et 909 blessés dans les frappes sionistes lancées mardi sur la bande de Ghaza, d’une violence sans précédent depuis l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu le 19 janvier dernier, après plus de 15 mois d’agressions génocidaires qui ont provoqué une catastrophe humanitaire sans précédent.
La première phase de la trêve a pris fin le 1er mars, avant la reprise de l’agression sioniste barbare, à grande échelle mardi. Depuis le 7 octobre 2023, le bilan de l’agression sioniste contre Ghaza et la Cisjordnie occupée, s’est alourdi à 49.617 martyrs et 112.950 blessés.
Guterres « horrifié » par la mort d’un employé de l’ONU dans une frappe sioniste contre Ghaza
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’est dit « horrifié » par la mort d’un employé de l’ONU dans une frappe aérienne menée mercredi par les forces de l’occupation sioniste contre la bande de Ghaza.
« Je suis horrifié par la mort et les blessures causées aux employés de l’ONU quand leur convoi a fait l’objet mercredi d’une frappe (sioniste) à Ghaza », a écrit M. Guterres dans un message sur les réseaux sociaux.
« Je condamne toutes les attaques visant le personnel de l’ONU et j’appelle à une enquête complète » sur cette attaque, a-t-il poursuivi.
Le Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), Philippe Lazzarini, avait lui aussi condamné mercredi le meurtre d’un employé de l’ONU dans une frappe aérienne menée par les forces d’occupation à Ghaza le qualifiant de « nouveau jour sombre » pour les Nations unies.
Un travailleur étranger de l’ONU a été tué et cinq autres ont été grièvement blessés mercredi par une frappe aérienne de l’armée sioniste dans la bande de Ghaza, avaient annoncé les autorités palestiniennes de la santé.