La dynamique de réindustrialisation de la France s’est nettement ralentie en 2024, selon le baromètre industriel de l’Etat, dévoilé jeudi, et est même passée en terrain négatif pour la première fois depuis la création de cet indicateur, en 2022, en prenant en compte le seul solde net de nouvelles usines.
Ce baromètre, élaboré par les services du ministère de l’Economie, a recensé l’an dernier 114 ouvertures de nouvelles usines en France, alors que 119 usines ont fermé, soit un solde net de -5 usines.
Si l’on y ajoute les variations significatives de sites industriels existants (152 « extensions significatives » et 58 « réductions significatives ») le solde total atteint +89 sites, soit moitié moins (-53%) qu’en 2023.
Le ministère de l’industrie explique ce ralentissement par « une conjoncture qui reste morose en France, mais aussi au niveau européen, voire mondial » et l’instabilité géopolitique, laquelle « génère de l’incertitude » pour les acteurs économiques, susceptible de « ralentir les décisions d’investissement structurantes ». Un coup de frein que confirme un autre baromètre, celui du cabinet Trendeo, pour qui le solde net de créations d’emplois dans l’industrie est resté positif, mais a reculé de plus de 60% en 2024, à 31.223 emplois nets, contre 81.637 un an plus tôt. « Cela résulte d’un double mouvement de montée des suppressions d’emplois (+77%, soit 28.000 emplois supprimés en plus) et de baisse des créations (-18%, soit 22 000 créations en moins) », indique cette étude, publiée mardi. « D’autres indicateurs des services de l’Etat » prévoient pour 2025 « une poursuite de cette tendance » au ralentissement, indique le baromètre.