Les tortures et assassinats perpétrés par la France coloniale durant la Guerre de libération nationale algérienne refont surface et sont dénoncés, y compris par des voix françaises.
Le média indépendant Streetpress a récemment remis en lumière ces crimes à travers une vidéo consacrée à Florence Beaugé, journaliste au Monde, qui avait révélé, au début des années 2000, les sévices subis par la moudjahida Louisette Ighilahriz.
Dans un article publié en 2000 sous le titre « Torturée par l’Armée française en Algérie, Lila recherche l’homme qui l’a sauvée », Beaugé exposait les tortures infligées à la militante en 1957.
Ce travail journalistique a provoqué une onde de choc et conduit à une enquête approfondie sur l’utilisation systématique de la torture par l’armée française. Au fil de ses recherches, la journaliste a recueilli des aveux au plus haut niveau de la hiérarchie militaire.
Le général Jacques Massu, interviewé par Beaugé, a reconnu que l’armée avait eu recours à la torture, déclarant : « Quand je repense à l’Algérie, cela me désole, on aurait pu faire différemment ».
Il a également révélé que le sauveur de Louisette Ighilahriz était un médecin militaire de la 10e Division parachutiste, l’un de ses proches amis. D’autres témoignages accablants ont suivi.
Paul Aussaresses, ancien militaire français, a admis avoir personnellement exécuté 24 personnes et dirigé un escadron de la mort, confirmant l’existence d’un système de torture institutionnalisé depuis 1830.
Il a cependant déclaré qu’il n’avait « aucun remords ». Les révélations de Beaugé ont mis en évidence les nombreuses méthodes de torture utilisées à l’époque : la baignoire, les sévices corporels et les exécutions sommaires.
La question des exactions françaises en Algérie a également été ravivée par les propos du journaliste Jean-Michel Aphatie sur RTL.
Lors d’un débat, il a comparé les massacres d’Oradour-sur-Glane à ceux perpétrés par l’armée française en Algérie, déclarant : « Chaque année en France, on commémore ce qui s’est passé à Oradour-sur-Glane, c’est-à-dire le massacre de tout un village. Nous en avons fait des centaines en Algérie ».
Une déclaration qui a provoqué une vive polémique en France et relancé le débat sur la mémoire coloniale.
Plus de soixante ans après la fin de la colonisation, la France peine encore à assumer pleinement son passé en Algérie.
Crimes coloniaux en Algérie : La France face à son passé

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