Le dollar se maintient dans le vert mercredi, balloté par les annonces douanières contradictoires du président américain, Donald Trump, et avant les derniers chiffres de l’inflation américaine qui pourrait se montrer tenace en février. Le billet vert grappillait dans la matinée 0,09% face à la monnaie unique européenne, à 1,0909 dollar, et avançait de 0,10% face à la livre, à 1,2937 dollar. La veille, la devise américaine avait atteint un plus bas depuis mi-octobre 2024 face à l’euro, à 1,0947 dollar, notamment plombée par la crainte d’une récession aux Etats-Unis. La dégringolade du dollar mardi a été enrayée car « les craintes d’une escalade douanière » préjudiciable à l’économie américaine « se sont quelque peu atténuées après que le président Trump a annulé sa menace proférée mardi de doubler les droits de douane sur l’acier et l’aluminium canadiens » précédemment annoncés, de 25% à 50%, expliquent les analystes. Le président Trump a finalement renoncé après le retrait par la province canadienne de l’Ontario de sa surtaxe sur les exportations d’électricité vers trois Etats américains. Cependant, les droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium sont bien devenus effectifs mercredi, entraînant une riposte de l’Union européenne et de Pékin. La Commission européenne estime que les mesures américaines affecteront 28 milliards de dollars de marchandises, soit 26 milliards d’euros, et a annoncé que la riposte de l’UE, à compter du 1er avril, toucherait le même montant, sur une série de produits américains. La Chine, premier producteur d’acier au monde, a réagi en promettant de prendre « toutes les mesures nécessaires pour protéger ses droits et intérêts légitimes ». Par ailleurs, les économistes prévoient que l’indice américain des prix à la consommation (CPI) pour février, publié plus tard mercredi, s’établira à 2,9% sur un an, en légère décélération par rapport aux 3% de janvier. « L’inflation sous-jacente devrait rester largement supérieure à l’objectif de 2% de la Réserve fédérale », ce qui pourrait ralentir son processus de baisse des taux, notent les analystes. Mais, couplée à une faible croissance, une inflation « obstinément élevée » pourrait aussi nourrir « les craintes d’une stagflation » aux Etats-Unis, soulignent les analystes.