Le procès de l’ancien ministre de la Jeunesse, Abdelkader Khomri, et de plus de 80 autres accusés dans une vaste affaire de corruption a été reporté au 26 mars par le pôle pénal économique et financier. Cette décision a été prise à la demande de la défense. Parmi les personnes mises en cause figurent l’ex-ministre, actuellement sous contrôle judiciaire, ainsi que l’ancienne directrice générale de la jeunesse et quatre responsables de l’Agence nationale des loisirs et de la jeunesse, placés en détention provisoire. À leurs côtés, plus de 70 autres accusés, notamment des chefs d’entreprise impliqués dans des marchés publics jugés irréguliers. L’affaire remonte à plusieurs projets de loisirs lancés par le ministère de la Jeunesse, avec une enveloppe dépassant 600 milliards de centimes destinée à la création de villages de loisirs et d’aires de jeux dans cinq wilayas : Alger, Oran, Constantine, Tébessa et Annaba. Cependant, les enquêtes ont mis en lumière de graves irrégularités, notamment l’attribution de contrats de gré à gré en violation des procédures légales, l’importation d’équipements de qualité médiocre à des prix excessifs, ainsi que la location de jeux à des coûts nettement supérieurs à leur prix d’achat. Les investigations ont également révélé que plusieurs entreprises avaient bénéficié de ces marchés sans passer par des appels d’offres, en contradiction avec la réglementation des marchés publics, qui impose une mise en concurrence pour toute transaction dépassant 800 millions de centimes. Les accusés doivent répondre de charges lourdes, notamment de mauvaise gestion, de dilapidation délibérée de fonds publics et d’octroi d’avantages indus lors de la passation des marchés. Abdelkader Khemri, quant à lui, fait face à des accusations supplémentaires liées à l’enrichissement illicite et au blanchiment d’argent. Les entreprises impliquées sont également poursuivies pour tentative d’influence sur des agents de l’État afin d’obtenir des avantages illégaux. Le procès reprendra le 26 mars, et les audiences à venir devraient apporter de nouveaux éléments sur cette affaire, considérée comme l’un des plus grands scandales de corruption touchant le secteur de la jeunesse.
ABED MEGHIT