Algérie – Union européenne : Une nouvelle dynamique qui inquiète la France

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L’acceptation par l’Union européenne de revoir l’accord d’association avec l’Algérie a suscité de vives préoccupations en France. Ce changement stratégique risque de priver Paris des avantages dont elle bénéficiait autrefois, tant directement auprès de l’Algérie qu’à travers ses partenaires européens.
Historiquement, la France était le premier bénéficiaire de cet accord commercial sous le cadre de l’Union européenne. Face à la pression exercée par l’Algérie grâce à sa position stratégique et à ses nouveaux leviers d’influence, la France a réagi en réclamant la révision de l’accord de migration de 1968. Selon les autorités françaises, cet accord, qui confère des privilèges aux Algériens en matière d’immigration, est trop favorable à l’Algérie. À l’époque où Paris profitait de contrats lucratifs et de projets en Algérie, la question migratoire n’était pas un sujet sensible. Cependant, sous la présidence d’Abdelmadjid Tebboune, l’Algérie a supprimé plusieurs avantages dont bénéficiait la France, tandis que les Algériens continuent de jouir de facilités en France, notamment en matière d’emploi, d’investissement et d’accès à la résidence ou à la nationalité française. L’accord de migration de 1968 a déjà été modifié à trois reprises (1985, 1994 et 2001), chaque révision entraînant des concessions de la part de l’Algérie. Aujourd’hui, la France envisage une nouvelle refonte, voire une suppression totale de cet accord, estimant qu’il ne lui est plus bénéfique. Cette position est alimentée par la fin des privilèges économiques dont jouissait la France en Algérie. Pourtant, la communauté algérienne en France est considérable, avec environ sept millions d’Algériens en situation régulière et des centaines de milliers d’autres en situation irrégulière. Leurs investissements en France sont évalués à environ 40 milliards d’euros.

Une pression politique et des influences étrangères
Deux facteurs expliquent la position française. D’une part, la pression politique interne, avec la montée des forces de droite, notamment des figures comme Marine Le Pen et Éric Zemmour, qui influencent le débat sur l’immigration. La faiblesse d’Emmanuel Macron au Parlement et au Sénat pousse également la France à adopter des décisions dictées par des groupes de pression plutôt que par une véritable stratégie d’État. D’autre part, des influences extérieures jouent un rôle majeur. Des pays comme le Maroc et les Émirats arabes unis, entretenant des relations étroites avec la France, cherchent à affaiblir l’Algérie sur les plans économique et politique. Rabat, en échange du soutien français à sa position sur le Sahara occidental, a accepté de céder une partie de sa souveraineté à la France. De son côté, Abu Dhabi tente de contrer l’Algérie en multipliant les investissements en France et en Italie : après avoir injecté 50 milliards de dollars en France, les Émirats ont récemment investi 40 milliards de dollars en Italie, dans une stratégie visant à fermer les opportunités économiques à l’Algérie.

L’Algérie face aux manœuvres françaises
L’Algérie n’a plus d’intérêts stratégiques en France et ne craint pas son influence, si ce n’est son lobbying au sein du Conseil de sécurité de l’ONU et son poids au sein de l’Union européenne. La France a été évincée de plusieurs pays africains et pourrait bientôt perdre son influence dans ses anciennes colonies du Pacifique. Face à cette réalité, Paris tente de semer la confusion en mettant en avant des personnalités comme Boualem Sansal, tout en menant des campagnes contre l’Algérie. Cependant, Alger maintient fermement ses décisions souveraines et poursuit son chemin vers une indépendance économique et diplomatique renforcée.
A. M.

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