Un nouvel attentat à l’explosif en Colombie a blessé 17 personnes lundi dans le sud-ouest du pays, dont trois enfants et deux policiers, ont indiqué les autorités.
« Un engin explosif, probablement une bombe fixée à une moto, a explosé à quelques mètres d’un poste de police » dans la ville de Morales, a indiqué Octavio Guzman, gouverneur du département de Cauca, sur X.
Une fillette de sept ans a été hospitalisée avec des blessures graves et deux policiers ont dû recevoir des soins, a-t-il précisé.
La Colombie s’efforce de sortir de six décennies de conflit armé entre les guérillas de gauche, les paramilitaires de droite, les cartels de drogue et les forces gouvernementales.
Le pays a connu une hausse des violences alors que les pourparlers de paix avec les groupes armés non signataires d’un accord signé en 2016 et ayant conduit au désarmement des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), se sont interrompus à plusieurs reprises.
Le maire de Morales, Oscar Yamit Guacheta, a publié une vidéo sur les réseaux sociaux montrant des dizaines de personnes, dont des écoliers, fuyant après la puissante explosion de lundi.
Les autorités n’ont pas attribué la responsabilité de l’attaque dans cette région contrôlée par des combattants rebelles de l’Etat-Major Central (EMC) – un groupe dissident des FARC.
Le Bureau des droits de l’Homme des Nations Unies a averti lundi qu’il y avait « une expansion et une consolidation » des groupes armés dans différentes zones en Colombie, en particulier dans le nord et le sud-ouest du pays.
Mi-janvier, la guérilla de l’Armée de libération nationale (ELN) a pris pour cible dans la région du Catatumbo (nord-est) des dissidents des FARC ainsi que des civils, dont plus de 50.000 ont été déplacés en quelques jours, causant la mort d’au moins 57 personnes.
La semaine dernière, quatre attentats à l’explosif attribués à la guérilla de l’ELN dans deux villes colombiennes frontalières du Venezuela ont blessé six personnes.
72 massacres et 89 dirigeants sociaux assassinés en 2024 (ONU)
Plus de 70 massacres ont eu lieu en Colombie en 2024, année durant laquelle 89 dirigeants sociaux ont été tués, a révélé lundi à Bogot? le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCR) lors de la présentation de son rapport annuel sur le pays, qui met en garde contre l’augmentation du nombre de mineurs recrutés par des groupes armés illégaux.
Le document, qui « analyse la situation des droits de l’homme en Colombie en 2024 », met en garde contre les « stratégies violentes de contrôle social » des groupes armés et des organisations criminelles dans les régions qui continuent « d’avoir un impact sur la population civile et de générer des risques pour la gouvernance des territoires ».
« Cette violence affecte de manière disproportionnée les peuples indigènes et afro-descendants, les organisations de base et les communautés paysannes », ajoute le rapport, selon lequel « les groupes armés non étatiques et les organisations criminelles continuent de tenter de détruire le tissu social, de coopter, de supplanter et/ou d’éliminer les organisations ayant une présence historique » dans les régions.
Les massacres ont fait 252 morts, dont 214 hommes, 26 femmes, 11 garçons et une fille.
Sur le nombre total de décès, 12 appartenaient à des groupes ethniques, dont six autochtones et six d’origine africaine.
L’ONU a également reçu 191 allégations de meurtres de défenseurs des droits humains l’année dernière, parmi lesquelles elle a pu vérifier que dans 89 cas, il y avait un lien entre leur décès et la nature de leur travail.