Le Mexique, premier partenaire commercial des Etats-Unis, a drastiquement revu ses prévisions
de croissance économique en baisse pour l’année en cours, en raison d' »une incertitude » liée aux menaces douanières de Donald Trump.
La prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) de la 12e économie mondiale passe de 1,2 à 0,6%, a indiqué Banco de Mexico (Banxico, banque centrale du Mexique) lors de la présentation de son Rapport trimestriel d’inflation.
« Une incertitude élevée persiste quant aux politiques que la nouvelle administration américaine pourrait mettre en oeuvre et quant à l’étendue qu’elles pourraient avoir », a déclaré Banxico dans ce rapport.
Une allusion à la menace du président américain de taxer à 25% les importations venues du Mexique si ce pays ne durcit pas sa lutte contre le trafic de drogue et l’immigration clandestine vers les Etats-Unis.
Début février, le président Trump a ajourné d’un mois sa menace après une négociation avec la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum, qui a annoncé le déploiement de 10.000 forces de sécurité en certains points des 3.100 km de frontière entre les deux pays.
Le Mexique envoie aux Etats-Unis plus de 80% de ses exportations, de sorte que l’application des taxes américaines pourrait gravement affecter l’emploi et les revenus de secteurs-clés, tels que l’automobile et la fabrication de machines électroniques, avertissent les analystes.
Banxico a également expliqué que la réduction de sa prévision de croissance du PIB était due à la mauvaise performance de l’économie mexicaine au cours des derniers mois de l’année dernière, ce qui a conduit à « un effet arithmétique de base de croissance plus faible pour 2025 ».
Au cours du quatrième trimestre 2024, le PIB mexicain s’est contracté de 0,6% par rapport au troisième trimestre, un premier recul depuis 2021, selon les données officielles publiées en janvier.
Avec ce résultat, la croissance pour l’ensemble de 2024 a été de 1,3%, contre 3,2%en 2023, d’après l’institut national de statistique.
Pour 2025, Banxico prévoit un faible dynamisme de la consommation et de l’investissement privé, tandis que l’intention annoncée du gouvernement de réduire le déficit « limiterait la contribution des dépenses publiques à l’activité productive ».
Malgré les mauvais pronostics, le gouvernement de Mme Sheinbaum est déterminé à promouvoir de grands investissements étrangers et nationaux à travers son « Plan Mexique ».
Mardi, la présidente du groupe bancaire espagnol Banco Santander, Ana Botin, a salué « l’énorme potentiel de développement » du Mexique en annonçant un investissement de deux milliards de dollars dans ce pays.