Le service de médecine interne de l’Etablissement hospitalo-universitaire (EHU) « 1er Novembre 1954 » d’Oran a initié, depuis deux ans, un hôpital du jour avec un programme de suivi pluridisciplinaire au profit de personnes souffrant d’obésité, qui a réussi à accompagner jusqu’à présent des centaines de cas, a indiqué la cheffe de ce service, Pr Bachaoui Malika.
« Le programme de suivi des personnes obèses a débuté timidement à la fin de l’année 2022 et aujourd’hui nous avons cumulé des centaines de personnes, suivies par une équipe pluridisciplinaire composée d’un nutritionniste, d’un psychologue, d’un médecin généraliste et d’une infirmière », a-t-elle indiqué dans une déclaration à l’APS en marge des 16èmes journée de diabétologie de l’EHU d’Oran.
Ce programme est une première en Algérie, affirme le Pr Bachaoui, notant que chaque cas est suivi de très près, avec un programme nutritionnel, des indications pour des activités physique, un suivi du diabète, car une grande partie des cas présentent des diabètes.
S’agissant des résultats de ce programme, cette même spécialiste affirme qu’ils sont « encourageants ».
« La majorité des personnes viennent par conviction et sont donc réceptives et motivées en général, ce qui impacte positivement les résultats », a-t-elle souligné. Pr Bachaoui a rappelé que son service a également ouvert, depuis quelques années, un autre programme pour le suivi des femmes enceintes, atteintes de diabète gestationnel ou de diabète permanent, et a pris en charge depuis le début de sa création quelques milliers de femmes.
Ouverture des 16èmes journées internationales de diabétologie
Les participants aux 16èmes journées internationales de diabétologie de l’EHU d’Oran, ouvertes jeudi, ont souligné l’importance de la sensibilisation sur l’adoption d’une meilleure hygiène de vie pour combattre le diabète qu’ils qualifient du mal du siècle.
Cette rencontre, qui se poursuit les 7 et 8 février, a été ouverte par le directeur général de l’EHU d’Oran, Rabah Bar, qui a souligné que le diabète constitue l’un des plus grand défis de la santé publique, ajoutant que la prévalence du diabète continue à augmenter en Algérie, comme dans les autres pays.
« En Algérie, 15% de la population âgée de plus de 18 ans est atteinte du diabète et 30% de femmes, ainsi que 25% de femmes sont obèses, ce qui augmente le risque de diabète », a-t-il noté, ajoutant que les spécialistes affirment que le nombre risque d’atteindre les 5 millions en 2030 si des mesures ne sont pas prises.
Les mesures, selon le Pr Bachaoui, cheffe de service de médecine interne à l’EHU d’Oran et membre au comité de l’organisation de ces journées, concernent surtout une hygiène de vie adéquate, avec une alimentation la plus saine possible, pauvre en sucre et en produits transformés, et une activité physique.
Pour sa part, le Pr Abderrahamne Moussaoui, professeur en anthropologie à l’université de Lyon (France), qui a animé une présentation sur l’obésité, a estimé que celle-ci est un des facteurs principaux favorisant le diabète et est liée à une alimentation très calorique supérieure aux besoins du corps.