L’Ouarsenis et le Sersou se distinguent particulièrement par leurs paysages originels en Algérie.
Un carrefour extraordinaire, dans sa conception naturelle et dans ses richesses historiques et pittoresques.
De magnifiques gravures et inscriptions rupestres, vous invitent au rocher d’Ain Sfa, aux alentours de Tissemsilt, tout comme les ruines de Tokria, à Khemisti.
Véritables témoins d’une ère antique.
Ce témoignage qui va du II° siècle après JC, concerne le passage du célèbre géographe grec Ptolémée, qui à travers ses écrits a signalé le mont de l’Ouarsenis sous l’appellation probable de Zalacom, en indiquant par ailleurs, la présence au sud des Maziges et des Banturares (les Béni Teghrine).
Par ailleurs, la région de l’Ouarsenis et du Sersou est aussi répertoriée par Ibn Khaldoun, qui au XIV° siècle après JC, la conta à sa manière en soulignant la présence au 10ème siècle, des Béni Teghrine, branche de la grande tribu des Zenata qui regroupe les Béni Abdelouad, les Béni Mozab et les Béni Azerdal.
Ibn Khaldoun décrivait ces régions et leurs habitants comme étant un peuple hospitalier qui a admettent la présence des Zoghba, une branche des Banu Hillel, venus de Gabès et de Tripoli , à la fin du XII° siècle.
Pour lui, les Zoghba étaient à l’origine de la création d’une sorte de confédération avec les Béni Badin.
Il évoquera même un genre de traité établi entre les deux tribus, en vue de vivre en bons voisins et de s’entraider mutuellement en cas de guerre.
Les Zoghba, selon lui, appelés Béni Malek, se sont établis au désert, et se constituaient de trois grandes familles dont les Attaf dans la région de Milanaise, Ain Defla et Chlef, et les Dialem et les Soueid au Sersou.
Quant aux Béni Badin, ils ont opté pour les plateaux et les plaines de la région.
Aussi, en dépit de ces importantes tribus ayant peuplé la région de l’Ouarsenis et du Sersou, d’autres peuples y ont vécu.
Il s’agit, selon Ibn Khaldoun toujours, de plusieurs fractions de la tribu des Louata, telles les Béni Slama.
La région en question continue à ce jour d’abriter des éléments issus des tribus des Touadjnia, des Béni Teghrine, des Béni Ziten, des béni Mzangouche, des Hachem, des Louata, en plus d’autres tribus mentionnées par le Dr Shaw, un prospecteur anglais du 18ème siècle, qui fait aussi état de la présence, dans les environs immédiat de Tissemsilt, de peuples issus des tribus de Béni Meida, des Ayad et des Ouled Bessem.
Donc la richesse de la région ne se limite pas à ses gravures et à ses sites naturels mais cache un potentiel historique assez important notamment durant les 13 ème et 14 ème siècles, sous la dynastie des Abdelouadid.
C’est aussi une région qui a eu son temps en matière d’effervescence culturelle et de développement du savoir, grâce à des illustres personnalités, qu’Ibn Khaldoun a mentionné dans la Mouquadima.
Il s’agit, selon lui, de grandes figures comme Cheikh Attia Ibn Dafliten, de Lukman Ibn Moetez et d’Abdelkaoui Ibn Abbas des Béni Touadjine.
Les autres tribus comme Soueid avaient elles aussi leurs figures emblématiques, tels Arif Ibn Yahia, ambassadeur du sultan mérinide Abou El Hassen El Merini.
Enfin, la région de l’Ouarsenis est riche par le passage de grandes personnalités qui ont marqué l’histoire de l’humanité.
Il s’agit entre autres, de Yaghmorassen et d’Ibn Toumert, qui a eu l’occasion d’y découvrir l’immense savoir de El Bachir El Ouancharissi, devenu son ami et principal conseiller.
Celui-ci, en jurisconsulte le plus en vue au Maghreb a composé plus de 12 ouvrages en droit connus à ce jour.
Des havres de paix à découvrir
La wilaya de Tissemsilt recèle plusieurs sites et circuits qui méritent d’être visités.
Il s’agit du parc national El Meddad de 3425 hectares à Theniet El Had, classé patrimoine mondial protégé et qui s’affiche comme étant un espace de préservation et de conservation de l’équilibre naturel et environnemental de haut niveau.
C’est aussi un lieu de prédilection pour de nombreuses espèces végétales et animales rares et endémiques.
Il est également parcouru par un dense réseau de sources et de cours d’eau, qui font sa beauté et sa splendeur.
Ce parc représente un point de jonction ralliant les monts de l’Ouarsenis et les plaines du Sersou.
Sa beauté réside aussi dans ses majestueuses forêts de cèdres, de chênes verts et de chênes lièges, surtout pendant l’hiver dont l’enseignement étale sa couverture de blancheur sur les cimes des arbres.
El Meddad est également serpenté de pistes et de passages sinueux pour le plaisir des randonneurs et des amoureux de la nature.
Son plus haut sommet, le pic Barit, culmine à 1787m.
En outre, un autre atout de la wilaya, le parc d’Ain Antar sur 500 hectares est situé sur le territoire de la commune de Boucaid, en chevauchant Lazharia, Bordj Bounaâma et Sidi Slimane.
Ce magnifique site dispose de sa fameuse source thermale, juchée sur les hauteurs de l’Ouarsenis avec leur plus haut sommet,( le pic de Sidi Amar de 1983 m d’altitude ).
Il dispose, par ailleurs, d’une forêt dense, à sa base de cèdres, de pins et de chênes verts.
En plein milieu, se dresse le centre de remise en forme et de détente qui peut accueillir 200 personnes.
Le barrage de Bougara quant à lui, est une vaste étendue d’eau limitrophe avec la wilaya de Tiaret, et se situe à 13 km au sud/est de Tissemsilt.
Il est entouré de spacieux espaces arts, et représente une importante niche écologique, abritant diverses espèces de poissons, d’oiseaux et des espèces sédentaires et migratrices.
Accueillant de nombreux amateurs de détente, cette région est appelée à devenir une destination touristique permanente.
Quant à la Station thermale de Sidi Slimane, elle se caractérise par ses eaux réputées pour leur vertu thérapeutique, notamment pour le traitement des différentes pathologies dermiques, articulaires ou digestives.
Ces eaux coulent en cascades à des températures moyennes de 42°C.
Après avoir traversé les tréfonds des monts de l’Ouarsenis.
Cette station se situé à près de 60 km du chef-lieu de wilaya, dans la commune de Sidi Slimane, et à proximité de Boucaid, Bordj Bounaâma, Béni Chaib, Béni Lahcene, à une altitude de 1230 m.
Les thermes de Sidi Slimane, exploitées depuis 1910, offrent un ensemble de bassins de baignades collectifs et individuels, ainsi que des structures d’hébergement et de restauration.
PAR ABED MEGHIT