La Colombie déplore plus de 100 morts en cinq jours et des milliers de déplacés en raison des affrontements liés aux guérillas et au narcotrafic en différents points du pays, un épisode de violences accrues qui a conduit le président Gustavo Petro à déclarer lundi « la guerre » à la guérilla de l’ELN.
La frontière avec le Venezuela, le sud amazonien et une zone du nord de la Colombie subissent l’offensive d’organisations qui se disputent le contrôle du territoire et les routes du narcotrafic dans le pays.
Le bilan s’est encore alourdi lundi après des affrontements entre des groupes dissidents rivaux de la défunte guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) qui ont fait au moins 20 morts dans le département amazonien de Guaviare (sud).
« Il y a 20 morts et les corps ont été emmenés à la morgue de Villavicencio », une ville proche, a déclaré un responsable du ministère de la Défense.
Depuis jeudi, le pays fait déjà face à une attaque sanglante de la guérilla de l’ELN contre des dissidents des FARC et la population civile dans la région du Catatumbo (nord-est), à la frontière avec le Venezuela.
L’attaque a fait au moins 80 morts et quelque 11.000 déplacés.
Gustavo Petro a décidé vendredi de suspendre les négociations de paix avec l’ELN, qu’il a accusée de perpétrer des « crimes de guerre ».
Lundi, il a jugé, sur les réseaux sociaux , que ce groupe armé avait « emprunté le chemin de Pablo Escobar », en référence au narcotrafiquant colombien mort en 1993.
L’ELN « a choisi le chemin de la guerre et il aura la guerre », a-t-il affirmé.
Le ministre de la Défense, Ivan Velasquez, est arrivé dimanche à Cucuta, la capitale du département du Norte de Santander où se trouve le Catatumbo, pour diriger l’offensive militaire contre les guérillas.