ALGER : L’ex ministre Khomri et des cadres de l’Agence nationale des loisirs et de la jeunesse accusés de dilapidation de 620 milliards dans des villages de divertissement pour enfants

dknews
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La Chambre d’accusation près de la Cour d’Alger examinera, ce jour le 14 janvier 2025, le dossier de l’ancien ministre de la Jeunesse, Abdelkader Khomri, et de ses coaccusés, poursuivis pour de lourdes charges liées à des affaires de corruption dans le secteur de la jeunesse, notamment la dilapidation de plus de 620 milliards de dinars dans des projets tels que des activités de glisse, le « Cirque Amar », les parcs aquatiques, et autres.

La Chambre d’accusation statuera après que le parquet près du pôle pénal économique et financier de Sidi M’hamed a interjeté appel contre la décision de la septième chambre judiciaire, qui avait prononcé un non-lieu en faveur de plusieurs entreprises impliquées.

L’affaire concerne Abdelkader Khomri, placé sous contrôle judiciaire, ainsi que l’ancienne directrice générale de la jeunesse au ministère, « B.S », et quatre responsables de l’Agence nationale des loisirs et de la jeunesse, actuellement en détention provisoire, dont le président du conseil d’administration, le directeur de l’agence et le directeur des finances.

Au total, plus de 60 accusés sont impliqués, y compris des entités morales, notamment des entreprises ayant bénéficié de projets par des moyens douteux.

 Les faits portent sur la conclusion de marchés de gré à gré avec des entreprises pour organiser des activités de loisirs, dont la création de villages de divertissement pour enfants.

Cependant, le ministère de la Jeunesse de l’époque n’avait pas de budget propre et a sollicité l’Agence nationale des loisirs et de la jeunesse pour financer les projets.

Cette dernière a ainsi obtenu plus de 620 milliards de dinars pour développer ces villages.

Le programme visait à établir des espaces de loisirs et de jeux pour les jeunes dans cinq wilayas : Alger, Oran, Constantine, Tébessa, et Annaba, avec un budget de plus de 156 milliards de dinars.

Toutefois, des entreprises privées ont accaparé ces projets par des pratiques illicites.

Les villages auraient dû être équipés d’espaces de glisse, de piscines, de parcs aquatiques, du « Cirque Amar », de camps d’été, et de jeux pour enfants, selon le cahier des charges.

Or, des détournements ont été constatés, notamment l’importation de jeux de qualité médiocre depuis la Chine et la location d’équipements à des prix largement supérieurs à leur valeur d’achat.

Les enquêtes ont également révélé que certaines entreprises avaient bénéficié des projets sans qu’aucun marché ne soit formalisé, en violation des règles de passation des marchés publics.

Par ailleurs, des listes de prestataires auraient été validées par le gouvernement de l’époque sans respecter les procédures légales d’appel d’offres.

Les accusés sont poursuivis pour des charges graves, notamment l’abus de fonction, la dilapidation délibérée de fonds publics, et l’octroi d’avantages injustifiés lors de la conclusion de contrats avec l’État, en violation des dispositions légales, conformément aux articles 26, 29 et 33 de la loi relative à la prévention et à la lutte contre la corruption.

L’ancien ministre Abdelkader Khomri fait également face à des accusations d’enrichissement illicite et de blanchiment d’argent.

Les entreprises accusées sont, quant à elles, poursuivies pour avoir influencé des agents publics en vue d’obtenir des avantages injustifiés.

La décision de la Chambre d’accusation est attendue avant le renvoi du dossier au pôle économique et financier pour fixer une date de procès.
                                                                                                        ABED  MEGHIT

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