Soudan : L’armée reprend le contrôle d’une ville stratégique

dknews
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L’armée soudanaise a repris le contrôle de la ville stratégique de Wad Madani, capitale de l’Etat d’Al-Jazira, des mains des Forces de soutien rapide (FSR), ont annoncé samedi les autorités.

« L’armée soudanaise et des groupes alliés ont libéré Wad Madani, la capitale de la province d’Al-Jazira, samedi 11 janvier », a déclaré le bureau du ministre soudanais de l’Information, Khalid al-Aiser, dans un communiqué.
L’armée avait déclaré plus tôt qu’elle avançait sur cette ville-clé du centre du Soudan, qui était depuis plus d’un an sous le contrôle des FSR. Le Soudan est, depuis avril 2023, en proie à une guerre meurtrière entre l’armée soudanaise et les FSR faisant quelque 20.000 morts, selon les dernières données de l’ONU.
La guerre a provoqué également la plus grande crise de déplacement de population au monde, forçant plus de 14 millions de personnes, soit environ 30 % de la population, à quitter leur foyer, selon les Nations Unies. On estime que 3,2 millions de personnes ont fui vers les pays voisins, notamment le Tchad, l’Egypte et le Soudan du Sud.

3,2 millions d’enfants de moins de cinq ans risquent de souffrir de malnutrition aigüe en 2025 (UNICEF)

Environ 3,2 millions d’enfants de moins de cinq ans risquent de souffrir de malnutrition aigüe en 2025 au Soudan, pays d’Afrique de l’Est en proie à un conflit opposant l’armée gouvernementale aux Forces de soutien rapide (FSR) depuis 20 mois, selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef).
« Parmi eux, environ 772.000 enfants risquent de souffrir de malnutrition aiguë sévère », a déclaré jeudi soir Eva Hinds, responsable du plaidoyer et de la communication de l’Unicef au Soudan. Il s’agit de la forme de dénutrition « la plus mortelle », a-t-elle alerté.

De manière générale, le faible accès aux soins médicaux et à l’eau potable, le manque d’hygiène, les pratiques alimentaires inappropriées surtout pour les nourrissons, les enfants et les femmes, ainsi que l’insécurité alimentaire représentent les principales causes structurelles de la malnutrition aigüe, selon l’Unicef. La famine a déjà frappé cinq régions du Soudan, selon des agences de l’ONU s’appuyant sur un récent rapport du système de classification de la sécurité alimentaire (IPC). L’IPC prévoit que la famine s’étendra à cinq autres districts de la région occidentale du Darfour au Soudan d’ici mai, une vaste zone qui a connu les pires violences du conflit. En outre, 17 autres régions de l’ouest et du centre du Soudan sont également menacées de famine. « Sans un accès humanitaire immédiat et sans entrave facilitant une intensification significative de la réponse multisectorielle, la malnutrition risque de s’aggraver dans ces zones », a lis en garde Mme Hinds. Le conflit au Soudan a provoqué la mort de dizaines de milliers de personnes, déplacé 12 millions de personnes et poussé le pays au bord de la famine. Les Nations Unies ont décrit la situation comme la plus grande crise de déplacement de population au monde.

MSF suspend son travail dans un important hôpital de Khartoum

L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a suspendu ses opérations dans un hôpital de Khartoum, capitale du Soudan, à la suite de « violentes attaques » d’hommes armés, a indiqué l’organisation dans un communiqué.
« Nous avons dû suspendre nos activités à l’hôpital Bashair de Khartoum », a expliqué aux médias le Secrétaire général de MSF, Christopher Lockyear, l’hôpital ayant été « le théâtre de nombreuses attaques violentes contre des patients » ces derniers mois. « Il devient intenable pour nous d’y travailler, et c’est l’un des seuls services hospitaliers gratuits de la ville de Khartoum, qui est assiégée depuis des mois et des mois. C’est donc une tournure vraiment tragique des événements », a déploré le responsable humanitaire.
C’est une décision tragique qui n’est pas prise à la légère, et elle intervient après avoir engagé des discussions avec toutes les parties belligérantes autour de notre présence dans cet hôpital », a expliqué M. Lockyear, soulignant que MSF ne peut pas « opérer dans une situation aussi violente que celle-là ».
Bashair est l’un des derniers hôpitaux en activité du sud de Khartoum à proposer des soins médicaux gratuits, souligne MSF. L’établissement de santé a enregistré un nombre croissant de patients souffrant de traumatismes violents depuis la fin septembre en raison de l’intensification des combats.

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