Tous les marchés de la wilaya de Tissemsilt, ainsi que plusieurs magasins de la ville connaissent, ces derniers jours, un mouvement inhabituel causé par les préparatifs de la fête du «Yennayer», cette fête bouclera son 2975ème cycle, marquant le premier jour du calendrier berbère qui coïncide avec la date du 12 janvier de chaque année. Cette fête, une tradition d’origine amazighe, qui est célébrée dans les pays maghrébins, est marquée par l’achat de friandises et fruits secs par les Tissemsiltis qui ne sont pas découragés par leurs prix excessifs, même pour ceux les plus démunis. A titre d’exemple, au marché de souk h’lima, le prix des amandes a atteint 1 000 et 1 300 DA le kilo, celui des pistaches entre 3.000 et 3.200 DA, les noix entre 1.800 et 2.200 DA, les noisettes entre 1.600 et 1.800 DA, et les cacahuètes jusqu’à 700 DA le kg. Les figues séchées sont, pour leur part, proposées entre 600 et 800 DA le kg, selon la qualité. Quant aux dattes, fruits essentiels lors de la fête de Yennayer, leurs prix varient entre 350 et 700 DA le kg.
Les fruits frais ne sont pas en reste et les marchands rivalisent d’ingéniosité pour décorer leurs étales de manière à forcer la main aux visiteurs, même si les prix sont, pour certains produits, hors de prix comme les belles pommes rouges ou jaunes à 800 DA le kg. Mais le fruit le plus prisé durant la fête de Yennayer a de tous temps été l’orange, proposée actuellement, selon la qualité et le calibre, entre 160 et 250 DA le kg. Et pour cause, un panier moyennement garni pour une famille nombreuse pourrait facilement dépasser les 15.000 DA. Et pour ne pas se démarquer de cette fête, les personnes démunies se contentent généralement d’acheter un mélange de fruits secs et de confiseries (El Mekhalet), vendu essentiellement au niveau du marché « Souk H’lima » et les marchés hebdomadaires de la wilaya de Tissemsilt, à un prix plutôt abordable variant entre 500 et 650 DA, mais qui ne garantit pas la qualité des produits.
Par ailleurs, et comme à toute occasion, nous avons remarqué que plusieurs commerçants ont carrément changé d’activité, transformant leurs magasins pour la vente de fruits, de confiseries et autres produits qui sont demandés par le citoyen à l’occasion de cette fête. Ces derniers proposent de petites corbeilles contenant un mélange de quelques noix et confiseries à un prix abordable pour la petite bourse, pour un prix ne dépassant pas les 2 000 DA. Toutefois, la plupart des citoyens n’achètent des magasins que le chocolat et les confiseries d’importation non disponibles dans la plupart des marchés. A ce sujet, un citoyen rencontré dans un marché pour faire ses emplettes pour cette fête, nous dira «Je n’achète pas de grandes quantités. Ce qui importe c’est l’ambiance familiale lors de la répartition de la corbeille de noix et confiseries. J’achète les fruits secs uniquement pour apprécier leur saveur puisque il n’y a pas d’autre occasion pour le faire».
Cette fête débute le 11 janvier avec la préparation du plat chaud traditionnel connu sous le nom de «Cherchem», à base de blé, des fèves sèches et du pois-chiche à midi et le soir on consomme un repas traditionnel assez riche et le fameux «berkoukess» ou « couscous ». Après la prière d’El Icha, toute la famille se réunit pour se partager la corbeille de noix et de confiseries. Dans la capitale de l’Ouarsenis, à la veille du jour de l’an amazigh, « Yennayer », les prix du poulet s’envolent qui représente le principal met du repas préparé en cette occasion. Son kilo est de 480 DA, dans à peu près tout dans la wilaya de Tissemsilt. Alors que dans d’autres, elle a atteint les 520 DA. Les raisons de cette augmentation des prix ne semblent pas évidentes aux consommateurs qui sont pourtant obligés d’acheter le poulet qui est un des ingrédients principaux des plats traditionnels préparés, en cette occasion, par nos maîtresses de maison. «Tous nos plats préparés pour Yennayer sont à base de poulet, donc, on ne peut pas s’en passer, malgré sa cherté», nous dit une vieille dame que nous avons interrogé lors de notre tournée au marchés couvert de Tissemsilt. «Le prix est resté pratiquement à pas moins de 460 DA depuis une quinzaine de jours, atteignant parfois des pics incroyables», précise un vendeur à cité 119 logements.
ABED MEGHIT