Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, M. Ahmed Attaf, a réitéré, lundi, le rejet par l’Algérie de toute intervention militaire dans la région sahélo-saharienne, affirmant que les solutions politiques sont la base du règlement des conflits.
Répondant aux questions des journalistes, lors d’une conférence de presse consacrée au bilan de la diplomatie algérienne en 2024, M. Attaf a précisé que « la solution politique et diplomatique est la base du règlement des conflits en Afrique, comme l’ont démontré les expériences historiques », soulignant que « les tensions actuelles dans la région sahélo-saharienne ne sont pas les premières du genre dans l’histoire de cette région en proie aux tiraillements ».
Concernant la Libye, M. Attaf a précisé qu’il y avait, dès le départ, un consensus sur l’idée d’organiser des élections à tous les niveaux pour régler les conflits existants. Cependant, immédiatement après l’entente, des désaccords sont apparus sur qui organise les élections et qui détient les pouvoirs nécessaires pour organiser ces échéances, a-t-il expliqué, indiquant que les récents entretiens entre la partie algérienne et l’envoyée onusienne par intérim en Libye concernaient cette question.
Les Africains ont besoin d’une Commission forte pour relever les défis auxquels est confronté le continent
Le ministre d’Etat a également évoqué le problème des ingérences étrangères en Libye, expliquant que « c’est l’intrication de facteurs locaux et extérieurs et d’éléments politiques et géopolitiques qui ont mené la Libye vers l’impasse, rendant cette crise inextricable ».
Quant à la présence africaine au sein des organisations internationales, M. Attaf a souligné que « tous les Africains ont besoins d’une Commission forte à la hauteur des défis auxquels le contient est confronté, car le but est de présenter des approches et des positions et d’apporter des réponses précises aux questions qui nous sont posées, comme ce fut le cas récemment lors de la rencontre du G20 à Rio de Janeiro au Brésil à laquelle nous avons pris part pour la première fois ».
« L’Afrique a participé en tant que membre à part entière du G20 et nous devions présenter des dossiers comportant des demandes claires, ce qui n’a pas été fait comme il était prévu, des membres de ce groupe ayant contacté l’Algérie pour demander des précisions sur nos attentes en tant que membre de ce groupe », a-t-il relaté.
« Idem pour le Conseil de sécurité des Nations Unies, où il existe un accord de principe pour accorder à l’Afrique deux sièges permanents et deux autres sièges non permanents », outre la présentation de conceptions concernant l’adhésion à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international, a-t-il poursuivi, soulignant que « le renforcement de la présence africaine au sein de ces deux institutions appelle une définition claire et précise de notre part ».
En ce qui concerne la candidature de l’Algérie au poste de vice-président de la Commission de l’Union africaine, M. Attaf a indiqué que « l’Algérie mène un travail préparatoire visant à réunir toutes les conditions nécessaires ».
Quant au dossier syrien, le ministre a précisé que les positions de l’Algérie vis-à-vis de la Syrie sont claires et reposent sur trois principes, le premier étant que la Syrie appartient à tous les Syriens et que l’avenir de la Syrie doit être forgé par tous les Syriens.
Le deuxième principe a trait à l’intégrité et à l’unité territoriales de la Syrie, conformément aux orientations du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, lors de son discours à la Nation devant les deux chambres du Parlement, a ajouté le ministre d’Etat.
Le troisième principe concerne le rôle des Nations Unies en tant que cadre le mieux à même de superviser le dialogue entre les parties syriennes, a-t-il conclu.
Attaf : le dossier de la criminalisation de la colonisation sur la table de l’UA février prochain
Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, M. Ahmed Attaf, a affirmé, lundi, que la question de la criminalisation de la colonisation serait, en février prochain, sur la table de l’Union africaine (UA).
Répondant aux questions des journalistes lors d’une conférence de presse consacrée au bilan de la diplomatie algérienne en 2024, M. Attaf a fait savoir que la reconnaissance par la France des crimes de génocide commis en Algérie « a plusieurs symboliques historiques, et non pas une seule symbolique », affirmant que le dossier de la mémoire entre l’Algérie et la France « n’est pas clos, mais il y a plutôt un nouveau développement ».
Il a annoncé que « le dossier de la criminalisation de la colonisation, dans sa dimension internationale, sera sur la table de l’UA en février prochain ».
S’agissant de la campagne française contre l’Algérie, M. Attaf a précisé que la réponse du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, « est suffisante », affirmant que ces tentatives françaises qui ne sont pas les premières, en effet, seront vouées à l’échec « grâce à notre résilience et à la résilience du peuple algérien ».
Par ailleurs, M. Attaf a réaffirmé que le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, avait ordonné la révision de l’Accord d’Association Algérie-UE, « clause par clause », étant désavantageux pour l’économie nationale.
« Il y a deux catégories de préoccupations entre l’Algérie et l’UE, la première concerne le volet commercial, d’autant que les européens se plaignent de ce qu’ils qualifient de +complexités administratives+, et c’est le cas pour nous aussi ».
Concernant le deuxième volet « l’Accord est désavantageux pour l’Algérie, et qui accuse un grand déséquilibre », a déploré M. Attaf, soulignant que ledit accord « est très dommageable pour l’économie algérienne, et c’est ce que nous avons dit aux Européens ».
« C’est le président de la République, qui a ordonné la révision de cet Accord +clause par clause+, étant désavantageux pour l’économie nationale », a-t-il assuré.