Le Royaume-Uni a rejoint officiellement dimanche le partenariat de libre-échange transpacifique (CPTPP), plus important accord commercial signé par le pays depuis le Brexit, et qui compte désormais 12 membres.
Le pays est le premier d’Europe à intégrer le CPTPP, qui regroupe ainsi 500 millions d’habitants et cumule entre 12 et 15% du PIB mondial. Londres avait signé son adhésion au partenariat en juillet 2023 sous le précédent gouvernement conservateur, qui avait alors mis en avant les « milliards de livres sterling d’échanges supplémentaires » pour les entreprises britanniques grâce à cette alliance avec « certaines des économies les plus dynamiques au monde ».
Selon Londres, cet accord pourrait accroître de 2,6 milliards de livres les exportations britanniques vers les autres pays membres. Signé notamment par la Nouvelle-Zélande, l’Australie, le Canada et le Japon, le CPTPP, entré en vigueur fin 2018, est le plus important pacte de libre-échange de la région pacifique. Depuis sa sortie effective de l’Union européenne (UE) et du marché unique européen le 1er janvier 2021, le Royaume-Uni cherche à nouer des accords commerciaux tous azimuts pour doper ses échanges internationaux. Londres a notamment conclu des traités commerciaux avec l’UE et d’autres Etats européens, mais aussi avec des pays plus lointains comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou Singapour. Des discussions sont en cours avec l’Inde et les pays du Golfe. En revanche, Londres a suspendu en janvier les négociations pour un accord avec le Canada, faute d’entente sur le volet agricole.
Le PIB recule de nouveau de 0,1% en octobre
Le produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni a reculé de 0,1% en octobre, après une première baisse de 0,1% en septembre, essentiellement en raison d’un repli de la production, a annoncé vendredi l’Office national des statistiques (ONS).
La ministre des Finances Rachel Reeves a finalement présenté un budget fait de lourdes hausses d’impôts, notamment pour les entreprises, et d’emprunts exceptionnels destinés à investir.
« Bien que les chiffres de ce mois-ci soient décevants, nous avons mis en place des politiques visant à assurer une croissance économique à long terme », a-t-elle réagi vendredi dans un communiqué.
Yael Selfin, économiste, estime que le quatrième trimestre dans son ensemble « pourrait être marqué par un ralentissement de la croissance, les entreprises devant faire face à l’augmentation de la charge fiscale annoncée dans le budget ainsi qu’à la montée des incertitudes géopolitiques », avec les conflits au Proche-Orient et en Ukraine, ainsi que l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis. « Néanmoins, nous nous attendons à ce que l’augmentation des dépenses publiques stimule la croissance du PIB l’année prochaine », ajoute-t-il. Dans ce contexte de croissance en berne, la Banque d’Angleterre va devoir décider le 19 décembre de maintenir ou non ses taux d’intérêt, actuellement à 4,75%.
La livre sterling baisse à cause d’un PIB décevant
La livre sterling recule vendredi, suivant la publication d’un produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni en baisse de 0,1% en octobre, en raison d’un repli de la production, annoncé vendredi par l’Office national des statistiques (ONS).
Dans la matinée,la livre se replie de 0,33% face au billet vert, à 1,2632 dollar, et reflue de 0,40% par rapport à la monnaie européenne, à 82,92 pence pour un euro.
Le PIB britannique a surpris à la baisse « pour la troisième fois au cours des quatre derniers mois », pointe un économiste, à cause d’une nouvelle vague de « faiblesse généralisée des services, de la production industrielle et du secteur de la construction ». Le chiffre du PIB publié vendredi « est le dernier aperçu de l’économie britannique avant que la Banque d’Angleterre ne prenne sa dernière décision en matière de taux d’intérêt », jeudi prochain, rappelle un analyste.
Selon l’analyste, la faible croissance au Royaume-Uni ajoutée aux « signes que l’inflation des salaires sera significativement plus faible l’année prochaine », pourrait conduire la BoE à accélérer ses réductions de taux en 2025.
La BoE prévoyait jusqu’à présent une croissance de 1% en 2024, et de 1,5% en 2025. Pour que l’objectif soit tenu cette année il faudrait que le PIB cumulé des mois de novembre et décembre atteigne 0,4%. Un chiffre « improbable » selon les analystes.