Promouvoir des mécanismes de financement innovants susceptibles d’encourager le développement de fonds de capital-risque spécifiques aux pays en voie de développement et des programmes de financement participatif (crowdfunding) adaptés aux contraintes locales.
C’est ce qui ressort d’un colloque international sous le thème «Les écosystèmes entrepreneurials et Start-ups : Regards croisés sur l’espace Méditerranéen» organisé par la faculté d’économie de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou. Plusieurs intervenants venus des différentes wilayas du pays et même de l’étranger se sont attelés à débattre des questions inhérentes à cette problématique.
Le coordinateur scientifique de ce colloque, le Docteur Yacine Madouche, a présenté les grands axes de ce rendez-vous. « Au fil des dernières années l’accompagnement entrepreneurial est devenu, une thématique importante dans le domaine de l’entrepreneuriat. La littérature économique et plus particulièrement le champ de l’entrepreneuriat s’y intéresse beaucoup à la création des petites et moyennes entreprises considérées comme le principal moteur de création de richesses et de postes d’emploi, mais aussi à l’accompagnement de ces unités pour réduire le risque de leur disparition.
Résultats des nombreux travaux de recherches et de l’intérêt particulier des pouvoirs publics pour cette catégorie d’entreprises de taille réduite, plusieurs structures et modes d’accompagnement ont vu le jour, tant dans les économies industrielles qu’aux pays en voie de développement, comme l’Algérie », ont souligné Sakina Mekhmoukh et Nouara Djemah du département des sciences de gestion (Laboratoire RMTQ) de Bejaia. Les mêmes chercheuses se sont intéressées, dans leur communication, aux structures de l’écosystème de l’accompagnement entrepreneurial en Algérie. Elles se sont basées sur quelques fondements théoriques, modèles de l’accompagnement entrepreneurial et structures d’accompagnement publiques et privées.
Elles ont, mené, au préalable, une étude de terrain qui a ciblé une structure privée représentée par un incubateur dans la wilaya de Bejaia. Les principaux résultats de cette étude ont réveillé, selon les deux universitaires, que l’incubateur a un impact positif sur le processus de création des entreprises. Hadj Nekka (Université d’Angers-GRANEM) a abordé la notion d’agilité qui est, a-t-il expliqué, un concept dans « l’aire du temps mais fourre-tout ».
« Au moins deux significations trop éloignées sont attribuées à l’agilité. D’un côté, une conception simple renvoie à une exécution rapide de ce qui est demandé sans se poser de question et, de l’autre, une conception qui me nous paraît plus conforme avec l’esprit entrepreneurial.
Ainsi, « ces deux conceptions nous permettent d’avoir des lectures différentes inhérentes au fonctionnement de la startup. La première lecture renvoie au fonctionnement des organisations dans un monde hypermoderne qui se caractérise par l’éphémère, l’injonction à l’immédiateté, l’excès, l’urgence et le dépassement de soi.
La startup comme toute autre organisation peut relever d’une agilité du burn-out ou au contraire d’une agilité favorisant la réactivité, l’adaptation à l’environnement et les comportements fondés sur l’humanisme et la coopération », a-t-il décortiqué devant des enseignants, des étudiants et des professionnels de terrain qui ont présenté leurs expériences de réussite.
Le rôle de l’accélérateur Alegria Venture dans l’accompagnement des startups en Algérie a fait également l’objet d’une conférence présentée par Safa Cylia, doctorante, UMMTO, Matmar Dalila, et Professeur UMMTO, Elyes Zerkhfaoui, maitre de conférences à l’UMMTO. « L’étude des interactions entre les neurosciences et l’entrepreneuriat, telle que conceptualisée dans la théorie du neuroentrepreneuriat, offre une perspective novatrice pour comprendre les facteurs déterminants de la performance entrepreneuriale.
En nous basant sur ce modèle, nous examinons comment les accélérateurs de startups peuvent agir en tant que moteurs de performance en influençant les processus neuronaux et cognitifs des entrepreneurs. Les accélérateurs fournissent non seulement un soutien logistique et financier, mais aussi un environnement stimulant qui favorise la reconnaissance des opportunités et la prise de risque, des éléments essentiels identifiés par les neurosciences entrepreneuriales. Par exemple, les programmes intensifs de mentorat et de formation proposés par les accélérateurs peuvent activer les régions cérébrales responsables de la cognition entrepreneuriale, telles que le cortex préfrontal et l’hippocampe, améliorant ainsi la capacité des entrepreneurs à évaluer et à exploiter les opportunités», ont-elles fait remarquer.
De plus, ont-elles ajouté, l’interaction sociale et le réseautage au sein des accélérateurs peuvent moduler les niveaux de neurotransmetteurs comme la dopamine, augmentant la tolérance au risque et la motivation. «En intégrant les connaissances issues du neuroentrepreneuriat, il devient possible de concevoir des interventions spécifiques au sein des accélérateurs pour optimiser les processus cognitifs et neuronaux, renforçant ainsi la performance et la réussite des startups », souligne-t-elle.
Les pôles entrepreneuriat étudiants tiennent-ils toujours leurs promesses : analyse des « PEPITES » français fondée sur une approche sémantique est le thème traité par Mounir Amdaoud, Rim Bahroun et Nadine Levratto d’EconomiX.
«Depuis la théorie autrichienne, entrepreneur est conçu comme un vecteur de croissance économique (Messeghem et Torres, 2015). Cette approche a inspiré des politiques publiques en faveur de l’entrepreneuriat pour favoriser le développement des économies (Facchini, 2007).
Les universités et les grandes écoles se trouvent impliquées dans ce processus sur le constat d’un défaut de culture entrepreneuriale lié au manque de formation à l’innovation et l’entrepreneuriat des jeunes (Honig, 2004) », ont-ils noté dans leur communication qui révèle que les résultats obtenus montrent que, par leur conception même (structure imposée, thématiques prédéfinies, priorités énoncées en amont, etc.), les documents fournis par les « PEPITE » ne permettent pas de les distinguer entre eux.
Leurs productions soulignent leur capacité à se conformer aux attentes des promoteurs de l’outil et la compréhension des critères d’évaluation essentiels par les équipes de rédaction. Sabeha Harrar a, pour sa part, analysé la contribution des politiques publiques algériennes dans la formation d’un écosystème optimal et favorable à la création et au développement de nouvelles entreprises innovantes. La présente communication vise. Elle a essayé ainsi de répondre à certaines questions ayant une relation avec les évolutions des politiques en la matière. Plusieurs autres communications ont été données par des universitaires et des professionnels dans le domaine.
S. A.