Le commerce international des aliments, tout en offrant des avantages économiques, présente des défis importants pour la santé publique, a alerté vendredi l’Organisation
des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en appelant à une meilleure cohérence entre les politiques commerciales et nutritionnelles.
Dans son nouveau rapport intitulé « Commerce et nutrition: cohérence des politiques pour une alimentation saine », l’agence onusienne met en lumière un paradoxe important du commerce international des aliments: bien qu’il améliore l’accès à une alimentation variée, il peut aussi contribuer à des changements négatifs dans les habitudes alimentaires.
L’essor du commerce mondial des produits alimentaires, particulièrement au cours des dernières décennies, a entraîné une forte consommation d’aliments ultra-transformés, riches en graisses, sucres et sels, ce qui a des conséquences néfastes sur la santé publique, notamment en augmentant les taux d’obésité et de surpoids.
Le rapport souligne que l’augmentation des revenus, souvent un effet positif du développement économique, conduit également à une demande accrue pour ces produits alimentaires moins nutritifs.
Cela nécessite une plus grande cohérence entre les politiques commerciales et nutritionnelles pour garantir que le commerce ne compromette pas la qualité des régimes alimentaires et n’aggrave pas les problèmes de santé publique.
En effet, même si le commerce alimentaire est crucial pour la sécurité alimentaire, il peut aussi avoir des effets indésirables, en particulier en favorisant l’obésité, relève le rapport.
Se référant aux données de l’OMS le rapport affirme: « Tandis que la sous-alimentation a diminué, la prévalence de l’obésité a considérablement augmenté depuis 2000, passant de 8,7% à 15,8% dans la population adulte mondiale ».
Les types d’aliments échangés ont également évolué: les aliments de base restent prédominants en termes de calories échangées, mais la part des aliments plus transformés, comme les graisses et huiles, les légumineuses, et les produits d’origine animale, est en constante augmentation, ajoute la même source.
Le rapport appelle donc à une meilleure prise en compte de l’impact du commerce sur la nutrition et à des politiques publiques qui soutiennent à la fois la sécurité alimentaire et une alimentation saine.