L’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a affirmé vendredi que Ghaza avait subi les bombardements de civils les plus intenses au cours de l’année écoulée depuis la Seconde Guerre mondiale.
Notant qu’il a été créé pour fournir une assistance et une protection aux réfugiés palestiniens jusqu’à ce qu’une solution juste et durable soit trouvée, l’UNRWA a ajouté que le sort des réfugiés palestiniens restait « la plus longue crise de réfugiés non résolue » dans le monde.
L’agence des Nations Unies a publié cette déclaration pour commémorer la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, célébrée chaque année le 29 novembre. Le bilan des attaques sionistes en cours dans la bande de Ghaza s’élève à 44.363 martyrs palestiniens, a annoncé vendredi l’autorité sanitaire de Ghaza dans un communiqué.
L’ONU avertit que le spectre de la famine est « réel » à Ghaza en proie à une agression génocidaire sioniste
Le spectre de la famine est « plus réel que jamais » dans la bande de Ghaza en proie à une agression génocidaire sioniste depuis plus d’un an, a déploré vendredi un haut responsable du Bureau des droits de l’homme des Nations unies.
Tandis que les bombardements de l’armée sioniste se poursuivent sans relâche dans l’enclave palestinienne, surtout dans le nord de Ghaza, « la menace de mourir de faim, de maladie ou de bombardement est réelle après 13 mois » d’agression, a indiqué le Chef du Bureau des droits de l’homme pour les Territoires palestiniens occupés, Ajith Sunghay lors d’un point de presse à Genève. « Chaque fois que je me rends à Ghaza, le niveau de destruction ne cesse de s’aggraver. Cette fois-ci, j’ai été particulièrement alarmé par la prévalence de la faim », a-t-il ajouté. Sur place, il a constaté que les marchés locaux sont désormais inexistants.
Les agences humanitaires de l’ONU n’ont pas pu acheminer d’aide humanitaire dans la partie nord de Ghaza, où quelque 70.000 personnes seraient encore présentes, en raison des obstacles répétés ou des refus opposés par les autorités d’occupation aux convois humanitaires.
« Il est évident qu’une aide humanitaire massive doit être acheminée, ce qui n’est pas le cas. Selon ce responsable onusien, acquérir des produits de première nécessité est devenu une lutte quotidienne et effroyable pour la survie. Avec l’arrivée de l’hiver et de la pluie, le besoin d’abris adéquats et de vêtements d’hiver se fait de plus en plus pressant. Or les conditions de vie dans la ville de Ghaza sont épouvantables.
Des milliers de personnes récemment déplacées, principalement originaires de Jabaliya, Beit Lahiya et Beit Hanoun, sont abritées dans des bâtiments partiellement détruits ou des camps de fortune, dans des conditions inhumaines, avec de graves pénuries de nourriture et des conditions sanitaires déplorables.
« Les femmes que j’ai rencontrées avaient toutes perdu des membres de leur famille, étaient séparées de leur famille, avaient des proches enterrés sous les décombres, ou étaient elles-mêmes blessées ou malades, a dit M. Sunghay.
Aucune localité et aucun secteur d’activités ne sont épargnées, même les 4.000 pêcheurs et 14.000 autres personnes dépendant de l’industrie de la pêche. Depuis le début de l’agression, les chalutiers, les filets et d’autres équipements ont été détruits et environ 80 pêcheurs ont été tués par l’armée sioniste.
Oxfam s’alarme de l’aggravation catastrophique de la crise humanitaire dans le nord de Ghaza
L’ONG Oxfam international s’est alarmée de l’aggravation catastrophique de la crise humanitaire dans le nord de la bande de Ghaza, où l’entité sioniste empêche toutes les agences humanitaires de fournir une aide vitale à des milliers de personnes affamées depuis plus de 50 jours.
« Notre personnel à Ghaza tente désespérément depuis près de deux mois d’atteindre les civils affamés, mais il est bloqué par l’armée (sioniste). Nous savons que de nombreux enfants sont pris au piège et vont mourir de faim », déplore le directeur général de cette organisation, Amitabh Behar, dans un communiqué.
Selon le premier responsable de cette ONG, « le nettoyage ethnique auquel se livre (l’entité sioniste) dans le gouvernorat de Ghaza-Nord prouve une fois de plus que celle-ci agit en toute impunité, sans se soucier des règles du droit international ».
Elle « met en place l’infrastructure d’une présence militaire à long terme – une annexion de facto de la terre – et brûle tout espoir restant d’une solution juste et pacifique », avertit ce responsable. Regrettant « l’impuissance » de la communauté internationale qu’il accuse d’être « dans certains cas, totalement complice », Amitabh Behar affirme qu' »il s’agit d’un moment sombre de l’histoire ».
L’entité sioniste « utilise la faim comme arme de guerre contre des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, tandis que les leaders du monde sont les témoins pleinement conscients de ce qui se déroule sous leurs yeux, mais choisissent de ne rien faire », dénonce-t-il.
Les Nations unies ont confirmé qu’aucune mission alimentaire de l’ONU n’a pu être menée dans le gouvernorat de Ghaza-Nord depuis le 6 octobre dernier, rappelle l’ONG, faisant remarquer que « toutes les cuisines et boulangeries du gouvernorat ont fermé et l’aide nutritionnelle y a été suspendue, notamment les programmes visant la malnutrition infantile et les femmes enceintes et allaitantes ».
« Les autorités d’occupation ont rejeté toutes les tentatives de l’ONU d’envoyer du personnel médical d’urgence et de fournir du carburant pour que les services d’eau et d’assainissement continuent de fonctionner », ajoute Oxfam.
Citant un membre de son personnel présent à Ghaza, l’organisation humanitaire soutient que les transferts forcés vers le sud, dans la région voisine de la ville de Ghaza, avaient créé une surpopulation telle que les conditions y sont désormais « proches de la famine ».
« Bien qu’il soit chargé de la distribution de l’aide d’Oxfam dans le nord, cet employé ne peut lui-même prendre qu’un seul repas par jour, composé d’un seul article. Il a été déplacé dix fois en un an », souligne l’ONG. L’organisation réitère, à ce titre, son appel pour « un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent ainsi qu’un accès immédiat de l’aide humanitaire au nord de Ghaza ». « L’accès à l’aide doit être élargi à l’ensemble de la bande de Ghaza et les Palestiniens doivent avoir la liberté de rentrer chez eux, de reconstruire et de vivre en paix, sans occupation ni blocus », ajoute-t-elle encore.