Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué, lundi, que le conflit au Soudan opposant l’armée régulière et les Forces de soutien rapide (FSR), qui se poursuit depuis 19 mois, augmentait le déplacement des personnes à des niveaux « jamais vus auparavant ». Pour le HCR, « cela a été plus d’un an et demi de souffrances inimaginables, d’atrocités brutales et de violations généralisées des droits de l’homme, où chaque minute, des milliers de vies sont détruites par la guerre et la violence, loin de l’attention du monde ». « Les civils paient le plus lourd tribut dans ce conflit violent, ils traversent des situations que personne ne devrait vivre et l’exode atteint des niveaux jamais vus depuis le début de la crise », a déclaré la directrice des relations extérieures du HCR, Dominique Hyde.
Le Tchad est devenu, selon elle, « un sanctuaire » pour plus de 700.000 réfugiés soudanais, en majorité des femmes et des enfants, contraints de fuir leur foyer depuis le début de la guerre, le 15 avril 2023. Le pays a déjà accueilli plus de 400.000 Soudanais en déplacement prolongé dans l’Est, portant le nombre de réfugiés à plus de 1,1 million. La petite ville frontalière d’Adre, peuplée de 40.000 habitants, a vu sa population septupler, accueillant désormais 230.000 réfugiés soudanais, dont beaucoup passent des mois dans des conditions difficiles, en attendant d’être relocalisés vers l’intérieur.
Le HCR met en garde contre « la précarité du système de santé », avec un seul médecin pour 24.000 patients, alors que la norme d’urgence est d’un médecin pour 10.000 personnes. « L’accès à l’eau est insuffisant, l’éducation est une priorité pour les familles, mais la plupart des enfants ne sont pas scolarisés depuis près de deux ans et la nourriture est rare », selon l’agence onusienne. Le HCR regrette que « l’une des plus grandes urgences au monde soit parmi les moins signalées et financées », craignant que cela « ne menace la cohésion sociale et la stabilité régionale ».