Le Théâtre régional d’Adrar a été le théâtre d’une effervescence artistique unique lors de la 2e édition du Festival international du Théâtre du Sahara.
La pièce «Zaâfrane» s’est distinguée et a remporté le premier prix, récompensant un travail où l’écriture et la mise en scène se conjuguent pour captiver le public.
Cet événement culturel majeur a réuni artistes locaux et nationaux, troupes internationales et spectateurs enthousiastes, mettant en lumière la diversité et la richesse de la scène théâtrale algérienne.
Sous le thème «Le théâtre est résistance», le festival a offert une plateforme pour exprimer la créativité et la singularité des artistes tout en célébrant l’engagement et la résilience des communautés sahariennes.
Le jury a également décerné le Prix spécial à la troupe «Avant Théâtre» de Mostaganem pour son audace et la maîtrise de son langage scénique, témoignant de la vitalité du théâtre algérien.
Dans son allocution, la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, a rendu hommage aux bâtisseurs culturels et aux habitants d’Adrar, véritables gardiens des secrets et des trésors du désert.
«Le désert a son rythme, sa langue et son âme.
Vous, artistes, transformez ses espaces arides en lieux de création et de vie culturelle», a-t-elle affirmé.
Elle a évoqué le film emblématique «Les plongeurs du désert» (1952), symbole du courage et de l’ingéniosité, pour illustrer la détermination des jeunes à transformer les contraintes en opportunités artistiques.
Mme Bendouda a rappelé que la naissance du festival, initiée il y a quatre ans, représentait un acte contre le néant, donnant naissance à un rendez-vous incontournable qui enrichit le paysage culturel saharien aux côtés du Festival international du court-métrage de Timimoun.
Le wali d’Adrar a souligné l’importance des échanges interculturels et des rencontres artistiques pour renforcer les compétences locales.
La diversité des propositions, des pièces nationales et étrangères, nourrit non seulement le public mais crée également un véritable laboratoire de talents et d’innovation.
La ministre a récompensé les artistes, techniciens et organisateurs pour leur contribution à la réussite de ce festival, devenu une véritable célébration collective.
Ainsi, le Théâtre du Sahara confirme son rôle de moteur culturel, identitaire et social, illustrant la capacité des jeunes à «déblayer les puits du futur» et à transformer le désert en scène vivante.
«Longue vie à Adrar et à son théâtre. Longue vie à l’Algérie», a conclu Mme Bendouda, saluée par les applaudissements d’un public conquis.
R. C.
La ministre de la culture plaide pour une numérisation urgente du patrimoine manuscrit national
En visite dimanche à Adrar, la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, a insisté sur la nécessité pressante de préserver, numériser et valoriser le patrimoine manuscrit algérien, un héritage d’une profondeur culturelle et scientifique exceptionnelle.
Au cours de son déplacement, qui l’a menée notamment à Tamentit, Ksour Koussem (commune de Timi) et au Centre national des manuscrits d’Adrar, elle a souligné que les Khizanate – ces bibliothèques privées souvent centenaires – constituent des trésors historiques révélant le rôle central de la région dans le rayonnement intellectuel du Sahara et de l’Algérie.
Mme Bendouda a rappelé que 600 manuscrits ont déjà été numérisés à Adrar, tandis que la Bibliothèque nationale en a digitalisé près de 100.000.
Plus de 13.000 ouvrages supplémentaires attendent d’être traités, grâce à l’utilisation de nouveaux équipements mobiles permettant d’intervenir directement dans les différentes Khizanate, après accord de leurs propriétaires.
L’objectif est d’accélérer la sauvegarde de ce patrimoine et de le rendre accessible, tout en le protégeant des risques de dégradation.
La ministre a également annoncé la tenue prochaine d’un séminaire national dédié à la préservation et à la numérisation des manuscrits, réunissant chercheurs, experts et propriétaires de Khizanate afin de discuter des enjeux scientifiques et culturels de ce travail de préservation.
Elle a souligné la nécessité de prioriser les œuvres portant sur des disciplines majeures telles que la médecine, l’astronomie, la logique ou encore les mathématiques, afin de mettre en lumière des pans encore méconnus de l’histoire intellectuelle de la région.
Lors d’une cérémonie organisée à la maison de la Culture d’Adrar, plusieurs hommes de lettres ont été honorés pour la pertinence et la richesse de leurs œuvres, contribuant ainsi à renforcer la visibilité d’un patrimoine littéraire national largement reconnu au-delà des frontières.
Cette initiative vient confirmer la détermination du secteur culturel à préserver et valoriser l’un des héritages les plus précieux du pays.
R. C.
