Télécommunications / A Alger, l’Afrique affirme sa voix numérique : une Déclaration ambitieuse pour peser sur la gouvernance mondiale

dknews
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 L’Afrique a fait entendre une voix unifiée dimanche à Alger, où la “Déclaration d’Alger sur des plateformes numériques équitables, sûres et responsables” a été adoptée dans le cadre de l’évènement “Africa In”, tenu en marge de la 4e Conférence africaine des start-ups.

Pour les responsables présents, cette Déclaration marque une étape déterminante : celle d’un continent qui revendique pleinement sa capacité à influencer les règles de la gouvernance numérique mondiale.

Intervenant lors de la cérémonie de clôture, le ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki, a mis en avant le caractère stratégique de cette initiative portée sous l’égide de l’Union africaine des télécommunications (UAT).

Il a souligné que l’adoption de ce document à Alger “exprime une vision commune des pays africains pour un espace numérique plus sûr, plus juste et pleinement adapté aux réalités du continent”.

Selon lui, cette étape constitue un message d’unité, rappelant que l’Afrique, lorsque ses positions convergent, peut peser sur les débats mondiaux et faire entendre une voix respectée.

La cérémonie s’est déroulée en présence de hauts responsables de l’État, dont le directeur de Cabinet de la Présidence de la République, Boualem Boualem, le conseiller auprès du président de la République chargé de la communication, Kamel Sidi Saïd, le ministre de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, Noureddine Ouadah, ainsi que le président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), Kamel Moula.

Des ministres africains chargés des télécommunications, des TIC et de l’économie numérique ont également pris part aux travaux.

Inscrite dans une dynamique continentale, la Déclaration d’Alger sera soumise au début de l’année 2026 à l’Union africaine.

Elle définit des axes majeurs autour desquels les États africains souhaitent harmoniser leurs positions : l’établissement de règles transparentes concernant la contribution économique des plateformes numériques mondiales opérant en Afrique ; le renforcement des dispositifs de protection des données ; l’adoption de normes communes pour l’usage responsable de l’intelligence artificielle ; et la mise en place de mécanismes destinés à préserver la culture, les langues africaines ainsi que la sécurité numérique des utilisateurs.

Autant d’objectifs qui, pour le ministre Zerrouki, traduisent une volonté d’avancer “vers une souveraineté numérique assumée et constructive”.

Cette rencontre a également été marquée par la présentation de plusieurs projets de plateformes sociales développées par des start-up algériennes.

Ces initiatives, saluées par les participants, se distinguent par leur capacité à proposer des espaces d’interaction adaptés aux spécificités des utilisateurs algériens et africains, tout en privilégiant la mise en valeur du contenu local et l’innovation technologique.

Pour le ministre, ces projets illustrent parfaitement le potentiel de la jeunesse innovante du pays : “Les start-up algériennes sont aujourd’hui capables d’offrir des solutions globales, intégrées et porteuses d’une vraie valeur ajoutée”.

Zerrouki a également rappelé l’importance de soutenir ces talents en consolidant les infrastructures, en facilitant l’accès aux outils technologiques et en accompagnant les jeunes porteurs de projets.

Il a insisté sur le fait que les progrès enregistrés ces dernières années témoignent d’une dynamique nationale positive, inscrite dans la vision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour qui le développement du numérique représente un levier essentiel de croissance et de modernisation.

De son côté, le ministre de l’Économie de la connaissance, Noureddine Ouadah, a mis l’accent sur la créativité et la détermination de la jeunesse algérienne.

Il a affirmé que les start-up du pays “ne se contentent plus de suivre la tendance mondiale, mais proposent désormais des solutions originales qui enrichissent l’écosystème technologique en Algérie et en Afrique”.

Selon lui, la tenue de cet évènement continental est l’occasion de “célébrer les champions de la technologie et de favoriser l’émergence de nouvelles compétences, notamment parmi les ingénieurs algériens dont le savoir-faire rayonne déjà au niveau international”.

Avec cette Déclaration d’Alger, l’Afrique envoie un signal fort : celui d’un continent conscient des enjeux du numérique, prêt à protéger ses intérêts, à valoriser ses créateurs et à contribuer de manière proactive à l’élaboration des règles internationales.

Et c’est depuis Alger que cette ambition collective a choisi de s’affirmer, donnant une portée symbolique et stratégique à cette nouvelle étape du chantier numérique africain.

R.N

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