L’ouverture de la première Conférence nationale sur l’emploi et l’évaluation de la gestion de l’allocation chômage, lundi à Alger, marque une étape historique dans la modernisation du marché du travail en Algérie.
Cet événement de grande envergure, présidé par le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Professeur Abdelhak Saihi, a réuni autour de la même table des représentants du gouvernement, des institutions publiques, des partenaires sociaux et des experts du secteur, soulignant l’importance de la concertation pour relever les défis économiques et sociaux du pays.
«L’organisation de cette conférence témoigne de l’engagement ferme de l’État, sous la direction du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à placer l’emploi au cœur de sa politique nationale», a déclaré M.Saihi dans son allocution d’ouverture.
Selon lui, l’emploi constitue non seulement un droit constitutionnel fondamental mais également le socle de la stabilité sociale et un moteur incontournable du développement économique.
Face aux mutations rapides de l’économie mondiale, l’État a entrepris une série de réformes ambitieuses.
Parmi celles-ci figurent l’élimination du travail précaire, l’adoption de la nouvelle loi sur l’investissement, la création du dispositif de l’auto-entrepreneur et le développement d’un ministère dédié à l’économie de la connaissance et aux start-up.
Ces mesures traduisent une volonté politique claire : soutenir la jeunesse, favoriser l’innovation et élargir l’accès à des opportunités économiques durables.
«Notre objectif est de bâtir un marché du travail moderne, capable de s’adapter aux transformations technologiques, démographiques et environnementales», a précisé le ministre, soulignant la nécessité de politiques d’emploi flexibles, efficaces et résolument orientées vers l’avenir.
L’adaptation aux nouvelles formes de travail, le développement des compétences numériques et la transition vers l’économie verte sont devenus des priorités majeures pour garantir une insertion professionnelle réussie et durable.
Une partie essentielle de cette stratégie repose sur la numérisation des services de médiation et la modernisation des agences de l’emploi.
Le ministère vise à améliorer la transparence des offres d’emploi, à mieux orienter les demandeurs et à lutter contre l’emploi non déclaré.
La formation professionnelle, en partenariat avec le ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels, est au centre de ce dispositif, avec des programmes adaptés aux besoins des entreprises et des métiers de demain, notamment dans le domaine des énergies renouvelables et de l’économie numérique.
«Nous voulons offrir à chaque jeune un parcours complet, de la formation à l’insertion professionnelle, en garantissant une transition sûre et accompagnée», a déclaré M. Saihi.
Cette démarche traduit l’ambition de l’État de ne laisser aucun citoyen sans accompagnement et de transformer l’allocation chômage en un véritable levier social et économique.
Le ministre a rappelé que l’État a alloué plus de 420 milliards de dinars à l’allocation chômage, avec une augmentation récente de 15.000 DA à 18.000 DA, renforçant ainsi la protection sociale des jeunes en période de recherche d’emploi.
«L’allocation chômage n’est pas un soutien conjoncturel, mais un mécanisme social structuré qui accompagne la jeunesse vers l’autonomie et l’insertion professionnelle», a-t-il souligné.
M.Saihi a insisté sur le respect strict de la loi 04-19 relative au placement et au contrôle de l’emploi, appelant à la transparence des recrutements et au dépôt exclusif des offres auprès des services publics.
Cette exigence garantit l’égalité des chances et favorise une justice sociale durable.
La conférence s’est poursuivie par des ateliers techniques et des échanges approfondis, permettant aux participants de proposer des recommandations concrètes pour renforcer l’efficacité du marché du travail, moderniser les services et consolider la protection sociale dans le cadre de la vision de la Nouvelle Algérie.
R.N
