L’Union africaine (UA) a salué avec force la signature de l’accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, une initiative conclue à Washington et présentée comme un tournant majeur pour la stabilité de la région des Grands Lacs.
Le président de la Commission de l’UA, Mahmoud Ali Youssouf, a appelé l’ensemble des acteurs concernés à respecter scrupuleusement les engagements convenus, afin de transformer cette avancée diplomatique en dynamique durable de réconciliation.
Pour l’Union africaine, cet accord, signé entre les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame, marque une étape essentielle dans la recherche d’une stabilité longtemps fragilisée par les tensions transfrontalières, les rivalités historiques et la prolifération de groupes armés.
L’organisation panafricaine insiste sur la nécessité d’une mise en œuvre rigoureuse, estimant que le texte n’aura de sens que s’il se traduit réellement par la cessation des hostilités, la réduction des tensions et l’ouverture d’une nouvelle ère de coopération régionale.
Mahmoud Ali Youssouf a affirmé que la Commission de l’UA se tient prête à accompagner les deux pays et les mécanismes régionaux dans toutes les étapes du processus, qu’il s’agisse du désarmement des groupes armés, du retour sécurisé des réfugiés ou du suivi des engagements politiques.
Pour l’organisation, cet accord représente une chance unique d’en finir avec un cycle de violence qui persiste depuis près de trois décennies.
Lors de la cérémonie de signature, le président rwandais Paul Kagame a insisté sur la responsabilité collective des États africains dans la consolidation des acquis de la paix, soulignant que les partenaires internationaux peuvent soutenir les efforts, mais que l’impulsion doit venir du continent lui-même.
Félix Tshisekedi, pour sa part, a plaidé pour une coopération assainie fondée sur le respect mutuel, la non-ingérence et la volonté partagée de neutraliser les groupes armés qui déstabilisent les zones frontalières. L’est de la RDC, riche en ressources minérales mais marqué par un enchevêtrement de conflits hérités du génocide rwandais de 1994, connaît une recrudescence des affrontements depuis début 2025. Kinshasa accuse Kigali d’appuyer le M23, tandis que le Rwanda reproche au gouvernement congolais sa passivité face aux éléments des FDLR présents sur son territoire.
L’accord de Washington vise ainsi à créer un cadre clair pour la résolution de ces contentieux.
En misant sur un cessez-le-feu permanent, le désarmement, le retour des populations déplacées et la responsabilité judiciaire, les deux pays tentent de renouer avec un dialogue fragilisé mais indispensable.
Pour l’Union africaine, cette opportunité doit être saisie avec détermination afin d’ouvrir une page nouvelle dans une région trop longtemps marquée par l’instabilité.
R. I.
