La production mondiale de céréales devrait franchir, pour la première fois de son histoire, le seuil symbolique des 3 milliards de tonnes en 2025, soit une hausse de 4,9 % par rapport à la récolte de 2024, selon les dernières prévisions publiées vendredi par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Cette progression remarquable reflète des conditions climatiques favorables et des investissements accrus dans les zones agricoles stratégiques, et pourrait contribuer à une certaine stabilité des marchés alimentaires internationaux.
La flambée de production est principalement portée par le blé, avec des récoltes particulièrement prometteuses en Australie et surtout en Argentine.
Dans ce pays sud-américain, la combinaison d’un étalement des semis et de rendements exceptionnellement élevés laisse entrevoir une récolte historique.
L’Europe et les États-Unis enregistrent également des hausses notables dans la production de blé, accompagnées d’augmentations pour d’autres céréales secondaires telles que l’orge.
Le riz, quant à lui, devrait connaître une progression plus modérée mais constante, avec une hausse estimée à 1,6 %.
Cette abondance attendue a eu un impact direct sur les prix mondiaux des denrées alimentaires, qui ont enregistré un recul pour le troisième mois consécutif en novembre.
L’indice des prix alimentaires de la FAO, qui mesure l’évolution des prix internationaux d’un ensemble de produits, a ainsi baissé de 1,2 % sur un mois, se situant 2,1 % en dessous de son niveau de novembre 2024 et près de 22 % en dessous de son pic historique de mars 2022.
Cependant, ce repli global masque des tendances contrastées selon les produits.
Les prix des céréales enregistrent une légère hausse de 1,3 % sur un mois, portée par la montée du prix du blé (+2,5 %).
En revanche, les prix des huiles végétales ont connu un recul de 2,6 % en raison de la baisse des cotations de l’huile de palme, du colza et du tournesol.
Les produits laitiers suivent également une tendance à la baisse, avec une diminution de 3,1 %, influencée par l’augmentation de la production mondiale et des disponibilités exportables, en particulier pour le beurre et la poudre de lait entier.
Les prix de la viande restent globalement stables (-0,8 %), tandis que le sucre connaît un recul marqué de près de 6 %, conséquence des récoltes abondantes attendues au Brésil, en Inde et en Thaïlande.
Ces perspectives favorables pour la production mondiale de céréales apparaissent comme un signal positif pour la sécurité alimentaire mondiale, offrant un potentiel de régulation des prix tout en répondant à la demande croissante d’une population mondiale en expansion.
Néanmoins, les experts mettent en garde contre les aléas climatiques et les tensions géopolitiques pouvant influencer la stabilité des marchés à court et moyen terme.
R.E
