Le dollar américain a terminé la séance de vendredi dans un calme relatif, sans réaction notable à la publication décalée de l’indicateur d’inflation PCE pour le mois de septembre. Un paradoxe apparent, tant cet indicateur est habituellement scruté par les marchés pour anticiper les décisions de la Réserve fédérale américaine. Vers 18h00 GMT, la devise américaine ne progressait que de 0,03 % face à l’euro, s’affichant à 1,1641 dollar pour un euro, tandis qu’elle demeurait parfaitement stable face à la livre sterling, autour de 1,3327 dollar. Les opérateurs de marché ont longuement digéré la publication très attendue du PCE, retardée en raison de la paralysie budgétaire de 43 jours qui a frappé les administrations fédérales. Le rapport montre une inflation annuelle qui s’établit désormais à 2,8 %, après 2,7 % en août, poursuivant ainsi son éloignement de la cible de 2 % fixée par la Fed. L’inflation sous-jacente, excluant l’énergie et l’alimentation, témoigne d’une très légère détente : 2,8 % contre 2,9 % le mois précédent.
Ces données, si elles confirment une inflation toujours robuste, n’ont pas altéré les anticipations des investisseurs, qui continuent à miser massivement sur une nouvelle réduction des taux de la Fed lors de sa réunion du 10 décembre. Ce nouvel ajustement, qui serait le troisième consécutif, traduirait la volonté de l’institution d’assouplir davantage les conditions financières dans un contexte économique jugé fragile. À l’inverse du dollar américain, son voisin canadien affichait une nette vigueur en progressant de 0,86 %, porté par un rapport sur l’emploi particulièrement encourageant. Une dynamique qui souligne une fois encore la sensibilité des devises nord-américaines aux moindres variations de conjoncture. Si la Fed reste au centre de toutes les spéculations, les marchés des changes se sont montrés étonnamment prudents, attendant de nouveaux catalyseurs pour sortir de leur inertie. La publication d’indicateurs majeurs dans les prochains jours pourrait enfin offrir au billet vert l’impulsion qui lui fait défaut depuis plusieurs semaines.
R.E
