Le ministère de la Santé a réuni, jeudi à Alger, les directeurs de la Santé et de la Population (DSP) des 58 wilayas du pays lors d’une large rencontre d’orientation présidée par le ministre Mohamed Seddik Ait Messaoudene. Une réunion stratégique, dense et déterminante, consacrée à l’examen des dossiers prioritaires d’un secteur en pleine mutation, et à la mise en place d’une véritable feuille de route capable d’opérer un saut qualitatif dans l’ensemble du système de santé national. Dès l’ouverture des travaux, le ministre a tenu à exprimer sa reconnaissance aux plus hautes autorités du pays, soulignant l’impulsion décisive du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans la modernisation du secteur. Il a rappelé que les orientations présidentielles constituent aujourd’hui le socle d’un ambitieux processus de réforme visant à améliorer la qualité des soins, à renforcer les infrastructures et à instaurer une gouvernance sanitaire plus performante et plus transparente. Dans ce cadre, M. Ait Messaoudene a mis en avant l’importance de la feuille de route présentée devant les DSP, fruit d’un diagnostic approfondi des besoins et des contraintes du système de santé.
Cette stratégie nationale, a-t-il expliqué, repose sur une vision globale destinée à traiter les défis structurels, à améliorer l’organisation des services et à garantir une prise en charge plus humaine, plus efficace et plus accessible pour tous les citoyens. La réunion a ensuite été marquée par une série d’exposés techniques présentés par les cadres de l’administration centrale. Ces rapports ont abordé plusieurs dossiers cruciaux : la gestion des infrastructures sanitaires, la numérisation des services, l’amélioration du fonctionnement des établissements publics de santé de proximité (EPSP), la prévention et la santé scolaire, la formation continue, la gestion des ressources humaines ainsi que l’organisation des parcours d’urgence.
Autant de chantiers stratégiques qui dessinent une transformation profonde du système. Le ministre a donné des instructions fermes et précises, insistant sur l’urgence de repositionner le patient au cœur de toutes les priorités. Les établissements publics de santé de proximité, a-t-il rappelé, doivent devenir la colonne vertébrale du système national, en renforçant leurs capacités techniques, en développant les consultations spécialisées et en généralisant le dispositif de garde 24h/24 sur tout le territoire national. Cette mesure vise à fluidifier le parcours du patient, réduire les pressions sur les hôpitaux et améliorer la qualité de la prise en charge dans les zones urbaines comme rurales. Concernant la numérisation, M. Ait Messaoudene a souligné l’impératif d’achever ce chantier majeur avant le 31 décembre, conformément aux directives du chef de l’État. La digitalisation complète permettra un meilleur suivi des dossiers médicaux, un accès plus rapide aux données sanitaires, une amélioration de la gestion hospitalière et une transparence accrue dans le pilotage du système.
Elle constitue également un axe central dans la modernisation des urgences, où les systèmes numériques doivent désormais être généralisés pour optimiser le triage médical et l’organisation du parcours des patients. Le volet prévention a occupé une place importante dans les discussions. Le ministre a insisté sur le renforcement de la surveillance épidémiologique, le respect strict des délais de déclaration des maladies à déclaration obligatoire, ainsi que l’élargissement de la couverture médicale en milieu scolaire. Il a également ordonné une intensification des campagnes de vaccination et une meilleure coordination entre les services locaux pour assurer une prévention continue et efficace. Dans le domaine de la santé mère-enfant, le ministre a appelé à relancer activement le Programme national de planification familiale et à renforcer les programmes de dépistage précoce des cancers, notamment celui du col de l’utérus. Il a insisté sur la nécessité de consolider les dispositifs de surveillance de la mortalité maternelle et néonatale, en intégrant les objectifs du développement durable dans les plans d’action sanitaires des wilayas. Les services hospitaliers et les urgences ont également fait l’objet d’un examen détaillé. M. Ait Messaoudene a rappelé l’impératif de mieux organiser le triage médical, d’améliorer la coordination interne des établissements et de renforcer les programmes de jumelage sanitaire entre structures. Ces jumelages, a-t-il précisé, doivent désormais s’inscrire dans un cadre réglementaire clair et faire l’objet d’une évaluation annuelle, afin d’assurer leur efficacité et leur pérennité.
S’agissant des médicaments et des équipements médicaux, le ministre a exigé un suivi rigoureux du stock pharmaceutique, ainsi qu’une transmission régulière et dans les délais des données relatives à la disponibilité des produits. Il a également mis l’accent sur l’activation du système national de pharmacovigilance, essentiel pour garantir la sécurité des patients et prévenir les risques liés à l’utilisation des médicaments. Le dossier des ressources humaines, pierre angulaire de toute réforme, a été largement abordé. Le ministre a demandé la poursuite des opérations d’intégration et de régularisation des situations professionnelles, tout en instruisant les directions de la santé de recenser les diplômés des écoles privées et de proposer des solutions adaptées pour leur recrutement.
L’objectif est de renforcer les effectifs, de valoriser les compétences nationales et de répondre plus efficacement aux besoins croissants en personnels médicaux et paramédicaux. En clôturant la réunion, M. Ait Messaoudene a insisté sur la nécessité d’un suivi permanent sur le terrain, d’une application rigoureuse des instructions et d’un sens accru des responsabilités de la part des gestionnaires locaux. Il a assuré que son département accompagnera et soutiendra toutes les initiatives visant à placer la santé du citoyen au-dessus de toute autre considération, rappelant que la confiance des citoyens dans le système national de santé dépend de la qualité des services qui leur sont rendus au quotidien. La rencontre marque ainsi une étape importante dans la transformation du secteur sanitaire algérien. En traçant une feuille de route ambitieuse, en redéfinissant les priorités et en mobilisant l’ensemble des acteurs, le ministère de la Santé entend construire un système plus moderne, plus équilibré et résolument tourné vers la qualité, l’efficacité et l’humain. Un défi majeur, mais indispensable pour répondre aux attentes des citoyens et consolider les fondements d’un système de santé national capable de relever les défis de demain.
R.N
