TINDOUF : Une Université en pleine mutation pour devenir le moteur du développement régional

dknews
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L’Université « Ali-Kafi » de Tindouf s’apprête à franchir un tournant décisif dans son évolution, à la faveur d’une dynamique nationale qui place l’enseignement supérieur au cœur du développement territorial. En visite de travail jeudi dans cette wilaya du Sud-Ouest, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a réaffirmé la volonté de son département d’accompagner l’établissement dans sa nouvelle mission stratégique : former des compétences pointues, directement adaptées aux besoins économiques, industriels et sociaux de la région, et en faire un véritable levier de croissance et d’innovation. Dès les premiers échanges avec les responsables locaux et universitaires, le ministre a mis l’accent sur l’ouverture prochaine de filières répondant aux spécificités de Tindouf, en particulier celles liées au gigantesque projet minier de Gara Djebilet. L’ingénierie minière, la prospection, l’exploitation et les métiers associés à la chaîne de valorisation du fer seront désormais au cœur de l’offre de formation, afin de doter la région d’experts capables d’accompagner les investissements structurants. Les secteurs de l’éducation et du paramédical, essentiels pour le fonctionnement et le rayonnement de cette wilaya en pleine croissance, figureront également parmi les priorités.

 En parcourant les projets réalisés par les étudiants, Kamel Baddari a mis en avant l’importance de transformer l’innovation universitaire en moteur économique. Il a souligné que les porteurs de projets bénéficieront d’une part significative des revenus générés par la commercialisation de leurs programmes ou de leurs solutions technologiques. Une démarche pensée pour installer un « cercle vertueux » où l’étudiant, l’université et l’économie nationale tirent profit de la créativité des jeunes talents, qu’il s’agisse de start-ups, de micro-entreprises, ou de partenariats avec le secteur privé. Pour le ministre, cette vision traduit l’ambition de hisser l’université algérienne au rang d’acteur économique stratégique. Dans la continuité de sa visite, le ministre a annoncé l’inspection de plusieurs infrastructures universitaires phares, telles que l’incubateur, le bureau de liaison université-entreprise, le centre de développement de l’entrepreneuriat et la Maison de l’intelligence artificielle. Il a indiqué que ces structures joueront un rôle déterminant dans l’émergence d’un écosystème de recherche appliquée et d’entrepreneuriat innovant. Une réunion d’évaluation avec la communauté universitaire est également prévue afin d’ajuster les programmes pédagogiques, renforcer la coordination des projets et améliorer l’intégration des diplômés dans le marché du travail. L’un des moments forts de la visite a été l’annonce du ministre concernant la promotion du Centre universitaire « Ali-Kafi » au rang d’université à part entière.

Une décision qui représente, selon lui, la concrétisation directe du programme du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, visant à faire de l’université un instrument central du développement national. Pour Kamel Baddari, cette promotion n’est pas seulement symbolique : elle offre à Tindouf les moyens d’accompagner sa propre trajectoire de croissance, de renforcer ses capacités scientifiques et de devenir une plateforme de création de richesse. Le ministre a assuré que l’Algérie se dirige, à l’horizon 2027, vers des indicateurs économiques et sociaux confirmant son statut de pays émergent. Dans cette perspective, l’Université de Tindouf est appelée à jouer un rôle moteur en transformant les ressources naturelles de la région en véritable puissance productive. Qu’il s’agisse de la filière minière, de la valorisation agricole, de l’environnement, de l’eau ou des énergies renouvelables, l’établissement devra mobiliser ses étudiants, ses enseignants et ses chercheurs pour proposer des solutions concrètes aux défis locaux. Selon Kamel Baddari, l’objectif majeur est de bâtir une université de « quatrième génération », totalement ouverte sur son environnement, capable de comprendre les besoins de la société et de proposer des réponses innovantes. L’établissement devra ainsi consolider ses partenariats nationaux et internationaux, encourager la coopération entre ingénieurs, chercheurs et entreprises, et attirer des étudiants issus de diverses régions d’Algérie, voire du continent africain.

L’université est appelée, dans cette vision, à devenir une force douce capable d’influencer positivement la vie sociale, économique et culturelle des habitants de Tindouf. Au cours de la visite, plusieurs conventions stratégiques ont été signées. Elles concernent l’Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et du développement technologique, la Chambre de commerce et d’industrie « Tafaghoumt », la filiale locale de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement, ainsi que l’établissement « International Academy » spécialisé dans la formation en anglais destinée aux enseignants et aux étudiants. Une convention supplémentaire a été conclue avec la Chambre de l’artisanat et des métiers, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles collaborations en matière de formation professionnelle et de valorisation des savoir-faire locaux. Kamel Baddari a également procédé à l’inspection des structures de soutien à l’innovation, supervisé une campagne de reboisement au sein de l’Université de Tindouf et rencontré de jeunes porteurs de projets innovants.

Des distinctions ont été remises à des créateurs de start-ups, de micro-entreprises et à des étudiants ayant obtenu le label « Label », témoignant de la vitalité de la jeunesse universitaire de la région. Au terme de cette visite dense et constructive, le ministre a réaffirmé l’engagement de son secteur à soutenir l’Université de Tindouf pour en faire un pôle régional de connaissance, d’innovation et de développement durable. L’établissement est désormais appelé à jouer un rôle structurant dans la transformation économique de la région, en offrant à ses jeunes les moyens d’être non seulement des apprenants, mais des acteurs de changement.

R.R

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