Le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche a dévoilé un ensemble de mesures stratégiques destinées à réorganiser la filière de l’élevage en Algérie, à réduire les coûts de production des viandes rouges et à maîtriser durablement les prix des aliments pour bétail. Cette initiative, annoncée lundi, marque une étape décisive dans la volonté des pouvoirs publics de garantir la stabilité du marché tout en sécurisant la production nationale. L’une des décisions majeures consiste en la mise à disposition de l’orge tout au long de l’année dans les Coopératives de céréales et légumes secs (CCLS), à travers l’ensemble des wilayas. Le ministère fixe un prix compétitif de 3 900 DA le quintal, une tarification pensée pour mettre fin aux pratiques spéculatives qui avaient contribué à une flambée injustifiée des prix, parfois supérieurs à 5 000 DA le quintal. Cet encadrement se veut un instrument de régulation et un moyen de soulager la pression financière pesant sur les éleveurs.
Dans la même dynamique, le gouvernement maintient le prix subventionné de l’orge destiné aux femelles reproductrices à 2 500 DA le quintal. Cette mesure vise à encourager les éleveurs à préserver le cheptel national, à renforcer les capacités de reproduction et à améliorer la qualité globale de la production animale. Elle s’inscrit dans une vision de long terme visant à consolider les bases d’une production locale durable et compétitive. Le ministère annonce également de nouveaux dispositifs relevant de l’Office national des aliments de bétail (ONAB). Celui-ci fournira, via ses unités de production, des aliments équilibrés à base de son, de maïs et de soja, au prix de 3 150 DA le quintal pour les ovins et 3 300 DA pour l’engraissement bovin. Ces tarifs encadrés ont pour objectif de permettre aux éleveurs d’accéder à des produits de qualité, répondant aux standards d’alimentation moderne.
Parallèlement, une régulation du prix du son a été décidée, avec une disponibilité garantie à 1 800 DA le quintal dans les minoteries. Cette décision vise à stabiliser un intrant essentiel à la composition des aliments pour bétail, contribuant ainsi à un fonctionnement plus équilibré du marché. Le ministère indique que l’ensemble de ces mesures fera l’objet d’un suivi rigoureux afin d’en évaluer l’efficacité à court et moyen termes. Il réaffirme d’ailleurs sa volonté de travailler en étroite collaboration avec les représentants de la filière, les chambres d’agriculture et l’Union nationale des paysans algériens afin de bâtir une stratégie commune de développement. Ces actions s’inscrivent dans la continuité de la rencontre nationale consacrée à la filière des viandes rouges, qui a mis en évidence un besoin urgent de régulation, d’organisation et de soutien ciblé. Au-delà de la maîtrise des prix, ces mesures ambitieuses visent à consolider la sécurité alimentaire du pays et à valoriser les ressources animales nationales, un secteur stratégique au cœur de la politique agricole algérienne.
R.N
