La lutte contre les risques d’inondation en Algérie connaît une avancée significative. Samedi dernier, à Alger, le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, a souligné que les projets nationaux de prévention progressent à un rythme soutenu, tout en insistant sur l’importance de recourir aux technologies de pointe pour la prévision et l’alerte précoce. Cette déclaration a été faite lors d’une journée d’étude organisée à l’École nationale d’administration (ENA) sur le thème « La prévention des inondations dans le contexte de l’adaptation aux changements climatiques », en présence de plusieurs hauts responsables, dont la ministre de l’Environnement et de la Qualité de la vie, Kaouter Krikou, et la représentante résidente du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en Algérie, Natasha Van Rijn. Le ministre Derbal a rappelé que la stratégie nationale de prévention et de gestion du risque d’inondation, adoptée lors du gouvernement du 18 novembre 2020, a permis la mise en place de plans locaux détaillés pour chaque région. Ces plans identifient avec précision 865 sites à risques, classés selon leur degré de vulnérabilité (faible, moyen, élevé).
À ce jour, 16 plans locaux ont été finalisés et 14 autres sont en cours d’élaboration. Parmi les mesures concrètes, l’aménagement des oueds et cours d’eau pour éviter les crues, la réalisation et la réhabilitation d’ouvrages de drainage des eaux pluviales, ainsi que des campagnes de nettoyage périodiques avant la saison automnale, sont déjà en cours. Le ministre a également annoncé l’inscription dans la Loi de finances 2026 de 12 nouveaux projets visant à protéger 9 villes supplémentaires. Pour renforcer l’efficacité du dispositif, le secteur de l’Hydraulique planifie des études hydrologiques sur les bassins versants, l’acquisition de systèmes de surveillance et d’alerte précoce et la protection du domaine public hydraulique contre toute forme d’empiètement. La ministre Kaouter Krikou a qualifié cette journée d’étude de « plateforme nationale de dialogue et de coordination », essentielle pour établir une vision commune face aux risques d’inondation. Elle a mis en avant des initiatives concrètes telles que l’extension du Barrage Vert, reconnue par la Ligue des États arabes, et la construction de stations de dessalement d’eau de mer, en complément du Plan national d’adaptation aux changements climatiques, en collaboration avec le PNUD.
Pour sa part, Natasha Van Rijn a salué l’engagement de l’Algérie dans la lutte contre les effets des changements climatiques, réaffirmant l’appui du PNUD pour accompagner les projets nationaux. La journée a été ponctuée par plusieurs exposés techniques, abordant le Plan national d’adaptation, le Plan national de prévention des inondations et la gestion des catastrophes majeures. Des recommandations stratégiques ont été formulées, notamment : Application stricte des législations sur l’urbanisme et l’exploitation des terres, Activation du Plan général de prévention des risques d’inondation, Sensibilisation des citoyens sur les dangers liés aux crues, Développement de systèmes d’alerte précoce, notamment au niveau des barrages, Promotion de la recherche scientifique et des technologies de surveillance météorologique, Encouragement de la culture de la prévention et de l’assurance contre les catastrophes naturelles. Cette approche intégrée, mêlant planification, innovations technologiques et engagement institutionnel, illustre la volonté de l’Algérie de prévenir efficacement les catastrophes naturelles, tout en s’adaptant aux changements climatiques et en renforçant la résilience de ses territoires et de ses citoyens.
R.N
