zone euro : Les déficits américains menacent la stabilité financière en Europe (BCE)

dknews
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Les déficits américains élevés pourraient avoir des répercussions financières et économiques importantes en zone euro, au-delà des tensions commerciales, souligne mercredi la Banque centrale européenne (BCE).

Les Etats-Unis enregistrent « des déficits budgétaires durablement élevés » et ont donc besoin d’emprunter beaucoup pour financer leurs dépenses, ce qui alimente des inquiétudes sur leur capacité à rembourser leur dette à long terme, surtout que les taux d’intérêt d’emprunt sont élevés, note l’institution monétaire dans son rapport semestriel sur la stabilité financière.
S’ajoute le déficit américain de la balance courante: en dépit de la levée des droits de douane décidés par Donald Trump, le pays dépense plus à l’étranger qu’il ne gagne, ce qui crée un déséquilibre commercial et renforce la dépendance vis-à-vis des capitaux étrangers.
« Combinées aux inquiétudes du marché concernant l’indépendance des banques centrales, ces évolutions ont affaibli le rôle de valeur refuge des bons du Trésor américain et le dollar américain », note l’institution.
Or, un dollar plus faible peut « amplifier les effets des tarifs américains sur les exportateurs de la zone euro », car les entreprises européennes vendant aux Etats-Unis voient leur compétitivité affectée, explique-t-elle.

Les marchés financiers mondiaux, largement influencés par ce qui se passe aux Etats-Unis, pourraient être perturbés et mettre à mal la stabilité financière en Europe, selon la BCE.
Cela pourrait se manifester « à travers des fluctuations désordonnées des devises, des effets négatifs sur la compétitivité commerciale et des variations des coûts de financement pour les Etats, les entreprises et les banques » du continent.
Les marchés ont déjà été secoués en avril quand le président Trump a lancé sa guerre commerciale et que le profil de risque des actifs américains a dû être réévalué. L’incertitude en matière de politique commerciale a certes « nettement reculé » depuis avril, mais ces tensions font désormais partie du paysage mondial, marqué par « des annonces de droits de douane, pauses et revirements ».
La BCE alerte par ailleurs sur les risques liés à l’engouement autour de l’intelligence artificielle, conduisant à des valorisations excessives des marchés, surtout dans la tech américaine, en pouvant entraîner des corrections brutales sur les marchés.

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