La situation au Soudan continue de se détériorer, poussant les Nations Unies à réévaluer la présence de leurs équipes sur le terrain. Lors d’une visite récente, le secrétaire général adjoint de l’ONU aux Affaires humanitaires, Tom Fletcher, a exhorté la communauté internationale à intensifier ses efforts face à une crise humanitaire sans précédent. « L’ONU est un navire qui n’a pas été construit pour rester à quai », a déclaré Fletcher, appelant à un déploiement accru de personnel humanitaire pour répondre aux besoins croissants de la population soudanaise. S’appuyant sur des témoignages directs de survivants, il a décrit la situation au Darfour comme un véritable « film d’horreur », et a qualifié la ville d’El-Fasher, capitale du Darfour du Nord, de « lieu du crime ». Il a insisté sur la nécessité d’une enquête approfondie et d’une surveillance renforcée dans la région du Kordofan, où la violence s’intensifie.
Selon les estimations de l’ONU, près de deux tiers des habitants du pays ont besoin d’une aide urgente, alors que le financement humanitaire pour 2025 n’est couvert qu’à hauteur de 32 % des 4 milliards de dollars requis. Cette pénurie de ressources force les humanitaires à prendre des décisions dramatiques, choisissant entre la vie et la mort de populations vulnérables. Depuis le déclenchement du conflit en avril 2023 entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR), le pays a été plongé dans la plus grande crise humanitaire au monde, avec des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés. Les régions du Darfour et du Kordofan, majoritairement sous contrôle des FSR, demeurent les plus touchées, exacerbant la souffrance des civils et la complexité de l’intervention internationale.
R.I
