L’Algérie affirme son ambition pharmaceutique sur la scène africaine à l’occasion de la troisième édition du Forum africain sur le renforcement de la chaîne d’approvisionnement des produits de santé (FARCAPS), qui se déroule à Djibouti du 17 au 20 novembre. Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ouacim Kouidri, représentant l’Algérie à cette rencontre regroupant ministères de la Santé, centrales d’achat et responsables de structures pharmaceutiques du continent, a exposé la vision stratégique du pays en matière d’indépendance sanitaire et industrielle. Dans son allocution, le ministre a insisté sur l’importance vitale d’investir dans des chaînes d’approvisionnement africaines solides, modernes et adaptées aux besoins du continent, à un moment où les fragilités structurelles exposées par les crises sanitaires mondiales appellent à des solutions durables.
Selon lui, l’Afrique doit accélérer la création de réseaux d’approvisionnement intégrés et résilients pour réduire sa dépendance vis-à-vis des importations et renforcer sa souveraineté dans le domaine de la santé. Kouidri a rappelé que l’Algérie figure aujourd’hui parmi les pays africains capables de produire une large gamme de produits pharmaceutiques. Grâce à une stratégie nationale fondée sur la modernisation, l’innovation et la montée en expertise, le pays satisfait une grande partie des besoins du marché interne. Il exporte également des produits pharmaceutiques conformes aux standards internationaux vers plusieurs destinations africaines, arabes et européennes, renforçant ainsi son positionnement industriel dans un marché hautement concurrentiel. Mais au-delà de la production de médicaments génériques, l’industrie pharmaceutique algérienne s’est engagée dans des segments plus pointus : bio similaires, préparations injectables stériles, traitements anticancéreux, dispositifs médicaux avancés… Autant de domaines hautement technologiques qui témoignent d’un saut qualitatif majeur et d’une volonté d’anticiper les besoins thérapeutiques de demain. Le ministre a également insisté sur la dimension solidaire et collaborative de la démarche algérienne.
L’Algérie, a-t-il dit, souhaite être un acteur engagé dans la construction de chaînes d’approvisionnement régionales plus sûres, plus efficaces et plus flexibles. Il a ainsi réitéré l’engagement du pays à soutenir les réformes des centrales d’achat africaines, à partager son expertise industrielle et à investir dans des partenariats stratégiques visant à bâtir une véritable indépendance pharmaceutique continentale. Cette participation au FARCAPS s’inscrit dans une dynamique plus large : celle de la diversification économique, de l’internationalisation des savoir-faire algériens et du développement d’une industrie pharmaceutique robuste, innovante et tournée vers l’exportation. En affirmant sa disponibilité à collaborer avec tous les acteurs africains, l’Algérie ambitionne de jouer un rôle moteur dans l’émergence d’un écosystème continental capable de répondre aux défis sanitaires du XXIᵉ siècle. Avec ce forum, Djibouti devient pendant quelques jours le carrefour des réflexions, des initiatives et des stratégies visant à remodeler l’avenir de la santé en Afrique. Et l’Algérie, forte de ses avancées industrielles, y participe avec l’ambition affirmée d’être un pilier de cette transformation.
R.E
