FAF : Clubs engagés en Afrique : Une réunion décisive pour hisser le football algérien au niveau continental

dknews
7 Min Read

Dans un football africain qui accélère sa marche vers une professionnalisation totale, la moindre faille administrative peut désormais anéantir des mois d’efforts sportifs. Consciente de cette réalité implacable, la Fédération algérienne de football (FAF) a engagé une dynamique nouvelle : anticiper, encadrer et accompagner les clubs engagés dans les compétitions africaines. La réunion stratégique organisée jeudi 13 novembre 2025 avec les représentants des quatre clubs qualifiés à la phase de groupes des épreuves de la CAF s’inscrit pleinement dans cette vision. Cette rencontre, tenue au siège de la Fédération et présidée par le secrétaire général Nadir Bouzenad, a réuni le MC Alger, la JS Kabylie, le CR Belouizdad et l’USM Alger. Quatre institutions historiques du football national, chacune porteuse de l’ambition légitime de marquer la scène continentale. Pour la FAF, il s’agissait d’un moment clé : rappeler les exigences strictes qui régissent la Ligue des champions et la Coupe de la Confédération, préciser les protocoles réglementaires et prévenir les défaillances qui peuvent coûter cher.

Une vision claire : professionnaliser l’organisation pour protéger la performance

D’emblée, la FAF a insisté sur l’importance croissante des paramètres extra-sportifs dans les compétitions africaines. L’accueil des équipes adverses, la sécurité des sites, la logistique des rencontres, les obligations de marketing, la gestion médiatique, sans oublier les procédures digitales imposées par la CAF : autant d’éléments qui, s’ils sont négligés, entraînent sanctions, amendes, voire disqualifications. Cette séance de travail a permis aux clubs d’obtenir un rappel structuré des règles, mais surtout une lecture détaillée des points sensibles observés lors des précédentes campagnes africaines. À l’heure où le football continental atteint un niveau d’exigence inédit, la FAF entend s’assurer que ses représentants se présentent armés, préparés et irréprochables.

Des échanges « riches, fructueux et constructifs »

Face aux dirigeants des clubs, la FAF a mobilisé ses responsables techniques et opérationnels : Mohamed Billel Guendour, directeur des compétitions internationales, Halim Djendoubi, secrétaire général adjoint et officier national de sécurité, Youcef Benmedjber, secrétaire général adjoint. Les représentants du MCA, de la JSK, du CRB et de l’USMA ont soulevé nombre d’interrogations précises : conditions d’homologation des stades, gestion des accréditations CAF, planification des déplacements, respect des horaires imposés par le diffuseur officiel, procédures en cas d’incident avec le public, et même les détails liés au branding officiel de la compétition. Selon la FAF, l’atmosphère était studieuse, marquée par une volonté commune de s’améliorer. Les clubs ont exposé sans détour leurs préoccupations. La Fédération, de son côté, a réaffirmé sa disponibilité totale, promettant un accompagnement constant durant toute la durée des compétitions. Ces échanges ont permis de revenir sur les failles constatées les années précédentes : documents administratifs incomplets, manquements logistiques, retards dans la transmission des données, méconnaissance des nouveaux règlements CAF. Autant de points que la Fédération entend désormais éliminer. Car l’image du football algérien, au-delà de la performance sportive, se joue aussi sur ces détails souvent invisibles au grand public.

Une stratégie nationale tournée vers l’excellence continentale

Cette réunion s’intègre dans une stratégie plus large : hisser le football algérien à un niveau de rigueur conforme aux standards internationaux. La FAF veut instaurer une culture nouvelle, où chaque club adopte les réflexes professionnels requis pour évoluer sur la scène africaine. L’objectif est clair : faire des équipes algériennes non seulement des adversaires redoutés sur le terrain, mais aussi des modèles d’organisation. Pourquoi ? Parce que les compétitions CAF ne récompensent plus uniquement les performances sportives : elles évaluent aussi la capacité des clubs à maîtriser l’ensemble des paramètres qui entourent un match. Cette vision est devenue un impératif pour les quatre représentants engagés. Le MC Alger, champion d’Algérie en quête d’un retour éclatant sur le continent ; la JS Kabylie, club mythique désireux de renouer avec son prestige africain ; le CR Belouizdad, habitué des joutes continentales ; et l’USM Alger, récente championne de la Coupe de la CAF, déterminée à s’installer durablement parmi les grandes équipes africaines. Chacun a sa propre mission, mais tous partagent un même défi : représenter dignement le pays.

Un enjeu qui dépasse la phase de groupes

Pour les clubs, cette réunion arrive au moment idéal, juste avant l’entrée dans des campagnes exigeantes où la marge d’erreur est réduite à néant. Les phases de groupes sont un univers impitoyable : déplacements périlleux, conditions climatiques difficiles, terrains variés, arbitrages stricts, pressions locales. À cela s’ajoute l’aspect administratif, aujourd’hui indissociable du sportif. La FAF, en renforçant ses mécanismes d’encadrement, veut éviter les dérapages organisationnels qui ont souvent coûté des sanctions aux clubs algériens dans le passé. Un retard dans l’enregistrement des joueurs, un protocole non respecté, une défaillance de sécurité, une erreur dans la tenue des officiels… et c’est toute une campagne qui peut basculer. Cet accompagnement institutionnel vise donc à offrir aux clubs un environnement stable, conforme aux standards CAF, afin qu’ils puissent se concentrer exclusivement sur leur performance sur le terrain.

L’éternelle question : ce changement peut-il enfin créer un bond continental ?

Cette dynamique insufflée par la FAF suscite un espoir nouveau. L’Algérie a les clubs, les talents, les supporters, les infrastructures et l’histoire pour briller en Afrique. Ce qui a souvent manqué, ce n’est pas la qualité de jeu, mais la rigueur administrative et organisationnelle. La réunion du 13 novembre marque-t-elle un tournant ? Peut-être. Elle annonce en tout cas une prise de conscience forte : la réussite continentale n’est plus seulement une affaire de buts, de tactique ou de coaching. Elle est aussi le fruit d’une gestion millimétrée, où chaque détail compte. Reste une interrogation que tout le monde partage : cette nouvelle culture de rigueur, portée par la FAF et assumée par les clubs, permettra-t-elle enfin au football algérien de franchir durablement un cap continental ? L’avenir le dira, mais une chose est certaine : la marche vers l’excellence est désormais engagée.

R.S

Share This Article
Leave a Comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *