Vingt ans après la ratification par l’Union européenne (UE) de la Convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la lutte antitabac, un nouveau rapport de l’OMS/Europe montre que le tabac continue de faire plus d’un demi-million de victimes chaque année.
« Si la consommation de tabac diminue progressivement dans l’UE, elle continue de faire plus d’un demi-million de victimes chaque année, dont près de 80.000 à cause d’une exposition au tabagisme passif », a indiqué l’OMS, dans un communiqué, publié mercredi.
« Il y a 20 ans, l’UE a adopté cette convention historique des Nations Unies et mis en place ses piliers juridiques internes conformément à la vision de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, à savoir sauver des vies et protéger tous les individus contre les risques sanitaires très divers liés au tabagisme, qu’il s’agisse du cancer, des maladies cardiovasculaires, de la tuberculose ou de la démence », a rappelé le Directeur régional de l’OMS pour l’Europe, Hans Henri P. Kluge, cité dans le communiqué.
« Pourtant, a-t-il ajouté, après des décennies d’action politique dans les 27 Etats membres de l’UE, la charge globale du tabagisme reste immense en Europe, avec de grandes variations d’un pays à l’autre », rappelant que le nouveau Programme de travail européen 2026-2030 de l’OMS renouvelle cette vision et appelle à un renforcement de l’action collective sur les facteurs de risque des maladies non transmissibles, y compris la consommation de tabac.
Selon lui, le tabac continue de causer plus de décès prématurés que tout autre facteur de risque comportemental ou métabolique pour la santé, représentant 17 % de l’ensemble des décès prématurés dus à des maladies non transmissibles dans l’UE.
« Le rapport de l’OMS/Europe souligne que pour combler les lacunes réglementaires actuelles et garantir une protection à long terme de la santé publique, il importe de réviser la directive sur les produits du tabac et de l’orienter vers l’avenir », a expliqué la conseillère régionale de l’OMS/Europe pour la lutte antitabac, Kristina Mauer-Stender.
En outre, a-t-elle ajouté, « sans des mesures de protection solides, les processus réglementaires restent vulnérables aux tactiques de l’industrie qui sapent les objectifs de santé publique, et il est donc essentiel de mettre pleinement en œuvre l’article 5.3 de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, qui vise à protéger l’élaboration des politiques de la pression de l’industrie, pour continuer à progresser ».
