La lutte contre la contrefaçon en Algérie prend une ampleur inédite. Les services des Douanes algériennes ont saisi, à la fin du mois de septembre 2025, pas moins de 387.026 articles contrefaits, un chiffre record qui témoigne de la vigilance accrue des équipes douanières face à un phénomène qui menace non seulement l’économie nationale, mais aussi la santé et la sécurité des consommateurs. Celia Hakimi, cheffe du bureau de lutte contre la contrefaçon à la Direction générale des Douanes (DGD), a dévoilé ces chiffres lors d’un séminaire international consacré à la lutte contre la contrefaçon, tenu à Alger.
Elle a précisé que les produits saisis concernaient principalement les logos (36,1 %), les dentifrices (33,4 %), les vêtements (20,1 %) et les chaussures de sport (6,1 %). La majorité de ces articles provenaient de Chine et de Turquie, deux pays souvent cités dans les circuits d’importation de produits de contrefaçon. Comparativement à l’année 2024, où seulement 83.648 articles avaient été interceptés, la hausse est spectaculaire. Cette évolution s’explique par le renforcement des mécanismes de contrôle et la coopération accrue entre les Douanes et les détenteurs de marques déposées. « Nous travaillons à la fois sur la base de demandes émanant des titulaires de droits et sur des interventions proactives de nos services », a précisé Mme Hakimi. Durant les trois premiers trimestres de l’année, 29 demandes d’intervention ont été enregistrées, donnant lieu à 28 alertes et à de nombreuses saisies.
Depuis la mise en place en 2007 d’un système spécifique de saisie des produits contrefaits, près de 15 millions d’articles ont été interceptés, avec 778 demandes d’intervention et 584 alertes recensées. Ces chiffres illustrent la détermination de la DGD à préserver le marché national des pratiques illicites. Mme Hakimi a également rappelé que le cadre juridique algérien demeure l’un des plus stricts dans la région. L’article 276 du Code des Douanes interdit formellement l’importation ou l’exportation de marchandises portant atteinte aux droits de propriété intellectuelle. Ces dispositions sont renforcées par l’arrêté ministériel du 15 juillet 2002, qui fixe les procédures et les délais de rétention des marchandises suspectes.
Pour la DGD, la lutte contre la contrefaçon n’est pas qu’une affaire de chiffres, mais un enjeu économique et social majeur. Les produits contrefaits impactent négativement les entreprises locales, les recettes fiscales, et représentent un danger potentiel pour la santé publique. Face à cette menace, les Douanes algériennes entendent poursuivre leur engagement, en consolidant les partenariats internationaux et en modernisant leurs outils de détection. L’objectif est clair : éradiquer la contrefaçon aux frontières et protéger durablement le consommateur algérien.
R.E
