Les producteurs palestinien Rashid Masharawi et française Laura Nikoloff ont souligné que le projet cinématographique « From Ground Zero » et « From Ground Zero+ » constituent, avant tout, un témoignage artistique et humain, destiné à faire entendre la voix du peuple palestinien, longtemps privé de moyens d’expression en raison du silence médiatique entourant sa cause dans de nombreux pays.
Interrogé en marge de la projection de trois courts-métrages de la collection  » From Ground Zero+ », dans le cadre de l’initiative « Palestine Forever » au Festival international du film arabe d’Oran, sur la propagande mondiale qui présente les Palestiniens comme des  »agresseurs », Rashid Masharawi a estimé que l’art ne produit pas de résultats immédiats, mais provoque un changement progressif dans la conscience des peuples, perceptible aujourd’hui à travers l’élargissement de la solidarité mondiale envers les Palestiniens.
Il a rappelé que le cinéma palestinien est, avant tout, un acte humanitaire et non commercial, en raison de l’absence d’une véritable industrie de production et de distribution, et qu’il vise à raconter l’histoire palestinienne au monde.
Le réalisateur s’est dit fier de voir  »une nouvelle génération de cinéastes palestiniens développer un langage cinématographique propre, ce qui a permis aux films palestiniens de s’imposer dans les plus grands festivals internationaux et de remporter des prix pour leur valeur artistique et humaine, plutôt que politique ». Pour sa part, Laura Nikoloff a expliqué qu’elle avait rejoint le projet sans hésitation, considérant que ces films « montrent la réalité telle qu’elle est ».
Elle a dénoncé la manière dont certains médias européens, notamment français, ont longtemps véhiculé une narration biaisée, présentant les Palestiniens comme des « agresseurs » au lieu de victimes.
Selon elle, le cinéma joue, aujourd’hui, un rôle essentiel pour briser ce discours dominant. La productrice a observé que l’opinion publique européenne a évolué au cours des deux dernières années, marquée par l’apparition dans les débats de termes comme « génocide ».
Elle a estimé que cette évolution résulte d’un effort collectif, auquel participent associations de solidarité et initiatives culturelles, soulignant que la présélection de « From Ground Zero » aux Oscars a donné un nouvel élan médiatique à la cause palestinienne. Mme Nikoloff a également évoqué les débuts difficiles du projet, refusé par plusieurs institutions européennes avant d’être projeté dans des espaces internationaux tels que l’UNESCO, l’ONU et aux Etats-Unis, saluant en revanche « l’accueil exceptionnel et sincère » que le film a reçu en Algérie, « où la voix palestinienne est entendue et comprise avec une profondeur unique », a-t-elle déclaré.
Elle a conclu en affirmant que cette expérience l’avait profondément transformée, soulignant « la force extraordinaire » des artistes palestiniens qui, malgré la guerre, la faim et le siège, continuent à créer comme un acte de résistance et d’humanité.
« La création, a-t-elle dit, reste le dernier fil qui relie l’homme à son humanité lorsqu’on lui a tout enlevé et c’est ce que symbolise From Ground Zero ».
directeur de la culture de Blida, Mourad Messika, a invité le public à assister en nombre à cette manifestation, qui se tient à la maison de l’artiste et au théâtre Mohamed Touri.
Pour rappel, la wilaya de Blida a accueilli, en septembre dernier, les semaines culturelles de Timimoun et Saïda, tandis qu’une délégation culturelle de la wilaya s’était rendue à Saïda dans le cadre du même programme d’échanges inter-wilayas.
