Le ministre de l’Énergie et des Énergies renouvelables, Dr Mourad Adjal, a présenté devant la Commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale un exposé exhaustif sur la situation du secteur énergétique et les perspectives d’investissement à la lumière du projet de loi de finances 2026. Cette séance, présidée par M. Mohamed Ben Hachem, en présence de la ministre des Relations avec le Parlement, Mme Nadjiba Djilali, a permis de dresser un panorama complet des réalisations et des ambitions du secteur énergétique algérien. Dès l’entame de son intervention, le ministre a rappelé que le programme du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, accorde une priorité absolue à la sécurité énergétique du pays et à la satisfaction des besoins des citoyens.
Grâce aux investissements réalisés ces dernières années, le taux de couverture électrique atteint aujourd’hui 99 %, soit plus de 12,5 millions d’abonnés, tandis que 72 % des foyers bénéficient du gaz naturel, représentant plus de 8,2 millions de clients. Ces chiffres traduisent une politique volontariste d’aménagement et d’équité territoriale. Depuis 2002, le secteur a permis de raccorder plus de 2,4 millions de foyers au gaz et près d’un demi-million de maisons à l’électricité, tout en renforçant les réseaux de transport et de distribution. Ces efforts se poursuivent avec des projets en cours qui porteront ces chiffres à des niveaux encore plus élevés dans les prochaines années. Le ministre a insisté sur la participation du secteur à la relance économique, notamment à travers le soutien au monde agricole et industriel. En partenariat avec Sonelgaz, plus de 95 000 exploitations agricoles ont été raccordées depuis 2022, avec un objectif de 100 000 exploitations d’ici la fin 2025. Parallèlement, 43 zones industrielles et 100 zones d’activités ont été alimentées en électricité, renforçant la compétitivité du tissu économique national. La transition énergétique constitue également un pilier central de la stratégie du ministère. L’Algérie s’est engagée à produire 15 000 MW d’énergie renouvelable à l’horizon 2035, dont une première tranche de 3 200 MW est déjà en cours de réalisation à travers 14 wilayas.
Cette dynamique inclut le développement du photovoltaïque, la promotion de l’hydrogène vert, ainsi que l’électrification des zones isolées, notamment dans le Sud du pays. L’intervention du Dr Adjal a aussi mis en lumière les avancées en matière de mobilité verte, avec l’installation de 1 000 bornes de recharge pour véhicules électriques, et la généralisation prochaine de détecteurs de monoxyde de carbone dans les foyers. Le ministre a souligné l’importance de la numérisation du réseau énergétique, de la sécurisation des données, et de la formation du capital humain dans cette phase de mutation. Côté budget, le projet de loi de finances 2026 consacre des enveloppes substantielles au renforcement des réseaux électriques et gaziers, à la subvention de l’énergie dans les wilayas du Sud et des Hauts Plateaux, ainsi qu’à la construction de deux stations GPL à Aïn Guezzam et Bordj Badji Mokhtar, afin d’assurer une couverture intégrale du territoire national. Enfin, le ministre a mis en exergue la dimension internationale du secteur, avec la coopération énergétique euro-méditerranéenne, notamment le projet d’interconnexion électrique avec l’Europe, qui fera de l’Algérie un fournisseur stratégique d’énergie propre. En conclusion, le Dr Mourad Adjal a réaffirmé l’engagement du gouvernement à poursuivre la modernisation du secteur, à encourager l’investissement privé, et à valoriser les ressources énergétiques nationales dans une optique de durabilité. Avec une vision tournée vers 2035, l’Algérie se positionne comme un acteur majeur de la transition énergétique mondiale, alliant innovation, solidarité et souveraineté énergétique.
ABED MEGHIT
