SKIKDA : De lourdes condamnations dans une affaire de trafic de drogue révélée par une vidéo virale

dknews
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Le tribunal de Skikda a récemment rendu un verdict retentissant dans une affaire de trafic de drogue qui a secoué l’opinion publique après la diffusion d’une vidéo sur les réseaux sociaux. Cinq individus, dont deux toujours en fuite, ont été condamnés à de lourdes peines de prison ferme allant de 10 à 12 ans, assorties d’amendes conséquentes, pour des faits liés à la vente et à la promotion de stupéfiants et de substances psychotropes. Cette affaire, devenue emblématique de la lutte contre le narcotrafic dans la région de Skikda, trouve son origine dans une courte séquence vidéo mise en ligne il y a plusieurs semaines. Sur ces images, on pouvait voir clairement un groupe d’individus s’adonner, en plein jour, à la vente de drogue et de comprimés psychotropes dans les rues d’un quartier populaire de la ville.

Très vite, la vidéo s’est propagée comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, suscitant indignation et colère parmi les citoyens. Alerté par ces publications, le procureur de la République près le tribunal de Skikda a ordonné l’ouverture immédiate d’une enquête préliminaire. Celle-ci a été confiée à la Brigade de lutte contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes relevant de la Sûreté de la wilaya. Les investigations, menées avec célérité et rigueur, ont permis d’identifier les auteurs apparaissant dans la vidéo. Trois d’entre eux — H.I, M.I et I.M.L — ont été arrêtés dans la foulée, tandis que deux autres, B.F et B.A., ont réussi à prendre la fuite. Les éléments recueillis par les enquêteurs ont mis en lumière l’existence d’un réseau organisé opérant dans la distribution locale de produits stupéfiants. Les suspects, selon les premiers éléments du dossier, disposaient de points de vente fixes et s’adonnaient à la promotion et à la commercialisation de substances prohibées, en toute impunité, dans plusieurs quartiers de Skikda. Après l’arrestation des trois principaux mis en cause, le parquet a ordonné leur présentation en comparution immédiate devant la chambre correctionnelle.

 Les faits retenus à leur encontre sont graves : vente, promotion et trafic de stupéfiants et de substances psychotropes, conformément aux articles 16 bis et 17 de la loi relative à la prévention et à la répression de l’usage et du trafic illicites de ces substances. Les accusés ont été placés sous mandat de dépôt dans l’attente de leur jugement. Le 23 octobre 2025, la chambre correctionnelle du tribunal de Skikda a rendu son verdict. Les deux premiers prévenus ont écopé chacun de 12 ans de prison ferme, assortis d’une amende de 2 millions de dinars. Les trois autres ont été condamnés à 10 ans de prison ferme et à 1 million de dinars d’amende. Un mandat d’arrêt a été lancé contre les deux fuyards. Le procureur de la République, dans un communiqué diffusé à l’issue du jugement, a tenu à rappeler que cette affaire illustre la détermination de la justice à appliquer avec rigueur les textes de loi relatifs à la lutte contre le trafic de stupéfiants. Il a également souligné le rôle crucial de la vigilance citoyenne et de la diffusion d’images sur les réseaux sociaux, qui ont permis de dévoiler cette activité criminelle.

Ce verdict, particulièrement sévère, s’inscrit dans le cadre de la politique nationale de tolérance zéro face au fléau de la drogue. Les autorités judiciaires et sécuritaires réaffirment leur engagement à combattre sans relâche toutes les formes de criminalité liées aux stupéfiants, dont les conséquences dévastatrices touchent aussi bien la jeunesse que la cohésion sociale. À Skikda, cette affaire laisse un profond sentiment d’inquiétude mais aussi de soulagement : inquiétude face à la banalisation du trafic dans les quartiers urbains, et soulagement de constater que la justice agit avec fermeté. Le procès a rappelé que nul n’est au-dessus de la loi, et que la diffusion d’une simple vidéo peut, à elle seule, enclencher la machine judiciaire pour mettre fin à un réseau de délinquance organisée. Les autorités locales appellent enfin les citoyens à continuer de coopérer avec les services de sécurité, notamment en signalant toute activité suspecte, afin de préserver la sécurité publique et de protéger les jeunes des dangers des substances illicites.

ABED MEGHIT

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