Les participants à une journée d’étude sur la finance islamique, organisée mardi à Alger, ont salué les progrès importants réalisés par l’Algérie dans ce domaine au cours des dernières années, d’autant plus que la finance islamique est appelée à devenir, dans un avenir proche, l’un des principaux leviers de l’économie nationale. Placée sous le thème « La finance islamique en Algérie: perspectives et défis », cette rencontre a été inaugurée par le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Brahim Boughali, en présence du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi, de la ministre des Relations avec le Parlement, Nadjiba Djilali, du président du Haut Conseil islamique (HCI), Mabrouk Zaid El Kheir et du président du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), Mohamed Boukhari. A cette occasion, M. Belmehdi a salué la décision de lancer prochainement, pour la première fois dans l’histoire de l’Algérie, des sukuks souverains, précisant que cette démarche traduit le développement de la finance islamique dans le pays ainsi que l’engagement du gouvernement à poursuivre le renforcement de cette formule de financement, considérée comme l’un des principaux piliers économiques. Soulignant la synergie entre le gouvernement et les instances législatives et consultatives en vue de développer la finance islamique et faire de l’Algérie un modèle en la matière, le ministre a rappelé que « l’Algérie a été parmi les premiers pays à appeler, dès les années 1920, à la création d’une banque islamique et que son expérience actuelle est saluée par plusieurs pays d’Asie du Sud-Est, ayant introduit la finance islamique depuis plusieurs années ».
Le président du HCI a, pour sa part, mis en avant les efforts consentis pour le développement de la finance islamique et le renforcement de son rôle en Algérie, ainsi que l’accompagnement du Conseil dans ce processus, relevant que malgré la nouveauté des produits de la finance islamique sur le marché financier, ceux-ci ont suscité une réaction positive de la société algérienne. Evoquant la récente publication du système comptable propre à la finance islamique au Journal officiel, le président du Conseil a mis en avant les retombées économiques de ce mode de financement, notamment à travers la promotion des investissements, ajoutant que l’avenir de la finance islamique en Algérie s’annonce prometteur. Lors des deux sessions organisées dans le cadre de cette journée d’étude, avec la participation de membres du HCI, de députés de l’APN et d’experts en finance islamique, les participants ont mis l’accent sur la nécessité de former les ressources humaines au sein des banques et des institutions financières dans le domaine des transactions de la finance islamique, de diffuser la culture de la finance islamique au sein de la société et de renforcer l’inclusion financière à travers les transactions électroniques. Le membre du HCI, Mohamed Boudjelal, a déclaré, à cette occasion, qu’un projet de loi sur la zakat est en cours d’élaboration avec la contribution du Conseil, précisant que ce texte inclura la « zakat des entreprises », tout en oeuvrant à la création d’un conseil de coordination entre les banques et les institutions financières activant dans la finance islamique.
A l’issue de cette journée d’étude, les participants ont formulé une série de recommandations axées sur le renforcement de la formation, l’accélération de la transformation numérique, la création de banques et d’institutions financières spécialisées dans la finance islamique, la diversification des offres, la promotion de la concurrence, l’enrichissement du cadre juridique, l’adoption d’une référence normative nationale pour la finance islamique et la révision du coût des services.

 
			 
			 
		 
		 
		