Bruxelles, capitale de l’Union européenne, a récemment été l’hôte d’une rencontre politique et diplomatique de premier plan : la deuxième réunion de la Commission parlementaire mixte Algérie–Union européenne. Cette rencontre, tenue au siège du Parlement européen, a marqué une étape déterminante dans le dialogue entre Alger et Bruxelles. Elle a permis aux représentants du Conseil de la Nation d’exposer une vision claire et ambitieuse de l’avenir des relations bilatérales, inscrites désormais dans une perspective de rééquilibrage, de prospérité partagée et de stabilité régionale. Au-delà d’une simple réunion institutionnelle, cet événement a été l’occasion de confirmer la volonté de l’Algérie de faire évoluer sa relation avec l’Europe vers un partenariat plus juste, plus équilibré et plus diversifié, en phase avec les réformes profondes et les mutations économiques que connaît le pays.
Un dialogue tourné vers l’avenir
La délégation du Conseil de la Nation a apporté une contribution active et constructive aux débats. Par leurs interventions, ses membres ont exprimé des messages clairs : la nécessité d’une révision urgente de l’Accord d’association, l’importance de bâtir un partenariat fondé sur le bénéfice mutuel, et la volonté de faire de la relation Algérie–UE un levier au service de la paix, de la prospérité et du développement durable dans la région méditerranéenne et africaine. M. Amri Dehane, membre de la délégation, a ouvert la voie en appelant à œuvrer pour inscrire les relations algéro-européennes dans une trajectoire plus ambitieuse. Selon lui, le temps est venu d’aller au-delà des acquis du passé pour construire une coopération renouvelée, élargie et diversifiée. Cette nouvelle phase doit reposer sur un cadre de confiance, de compréhension et d’équité, afin que chaque partenaire tire pleinement profit de cette relation stratégique. « L’Algérie vit aujourd’hui un tournant économique majeur, avec des réformes profondes qui instaurent un climat d’investissement attractif », a-t-il déclaré. Pour M. Dehane, il est impératif que l’Europe accompagne cette dynamique et s’engage davantage aux côtés de l’Algérie, notamment dans les domaines de l’investissement, de l’innovation technologique, de l’agriculture durable, de l’industrie manufacturière, de la transition énergétique et de la numérisation.
La révision de l’Accord d’association : une exigence incontournable
M. Youcef Larab, autre membre de la délégation, a insisté sur le caractère stratégique de la révision de l’Accord d’association signé entre l’Algérie et l’UE. « C’est une nécessité impérieuse », a-t-il martelé, estimant que les accords efficaces doivent être fondés sur l’équité, l’équilibre et le principe de bénéfice mutuel. Il a rappelé que les relations internationales, pour être durables, ne peuvent reposer sur des schémas déséquilibrés. L’expérience passée a démontré que les accords à sens unique ne favorisent ni la croissance, ni la confiance, ni la stabilité. « L’avenir du partenariat Algérie–UE réside dans un pacte renouvelé, juste et équitable, où chaque partie trouve son intérêt et contribue à un objectif commun », a-t-il affirmé. M. Larab s’est également félicité de la relance des travaux de la Commission mixte, qui donne une nouvelle impulsion au dialogue institutionnel. Il a mis en avant le rôle clé des parlementaires dans la concrétisation des engagements politiques. Selon lui, les élus sont les garants d’une coopération équilibrée et d’un rapprochement réel entre les peuples.
Enfin, il a souligné la vision globale de l’Algérie en matière de développement, une vision qui ne dissocie pas croissance économique, sécurité et paix. Pour lui, l’Europe doit accompagner les efforts de développement algériens par des actions concrètes en faveur de la stabilité dans la région, car l’un ne peut aller sans l’autre. M. Kamel Chaoui, troisième intervenant de la délégation, a mis en relief les profondes transformations politiques et institutionnelles engagées en Algérie sous la conduite du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Il a rappelé que ces réformes visent à consolider l’État de droit, à renforcer les institutions et à consacrer les libertés individuelles et collectives. Pour M. Chaoui, ces évolutions constituent une garantie essentielle de stabilité interne, mais aussi un facteur d’attractivité pour les partenaires étrangers. « L’Algérie restera ouverte à toute initiative de nature à approfondir ses relations économiques avec les pays européens », a-t-il assuré, soulignant la nécessité de développer un climat d’investissement transparent, sécurisé et porteur de perspectives réelles pour les entreprises européennes. Il a également insisté sur la stratégie nationale de diversification économique, qui vise à réduire la dépendance aux hydrocarbures et à développer d’autres secteurs porteurs. Dans ce cadre, les partenariats équilibrés avec l’Europe sont perçus comme des leviers essentiels pour accélérer cette transformation et garantir une croissance durable.
Au-delà de l’économie : un partenariat pour la stabilité régionale
Si les discussions ont largement porté sur les questions économiques, elles n’ont pas pour autant négligé les enjeux politiques et sécuritaires. Les représentants algériens ont rappelé que l’Algérie occupe une place stratégique au carrefour de la Méditerranée, de l’Afrique et du monde arabe. Forte de cette position, elle est un acteur central dans la promotion de la paix et de la stabilité régionales. L’Algérie, ont-ils affirmé, défend une approche intégrée où développement et sécurité sont indissociables. La lutte contre le terrorisme, la gestion concertée des flux migratoires, la prévention des crises et la résolution pacifique des conflits constituent autant de domaines où la coopération avec l’Europe est non seulement souhaitable, mais indispensable. Les parlementaires ont rappelé le rôle actif de l’Algérie dans les médiations régionales, notamment au Sahel et en Libye, soulignant que cette diplomatie de paix est un atout précieux dont l’Europe peut bénéficier pour renforcer sa propre sécurité.
Un potentiel économique à exploiter
Les débats ont également mis en lumière les immenses opportunités économiques offertes par une coopération renforcée entre l’Algérie et l’UE. Grâce à ses ressources naturelles abondantes, notamment énergétiques, son potentiel agricole considérable, sa jeunesse dynamique et sa situation géographique stratégique, l’Algérie se présente comme un partenaire incontournable pour l’Europe, à un moment où cette dernière cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement énergétique et à relocaliser certaines industries. De son côté, l’Union européenne dispose d’un savoir-faire technologique, d’une expertise avancée et de financements que l’Algérie pourrait mettre à profit pour accélérer son développement économique et réussir sa transition vers une économie diversifiée et durable. La complémentarité entre les deux parties apparaît ainsi comme une évidence.
Une relation porteuse d’espoir pour les deux rives
La réunion de Bruxelles a donc permis de jeter les bases d’une nouvelle ère de coopération entre l’Algérie et l’Union européenne. En appelant à la révision de l’Accord d’association et en mettant en avant les réformes profondes entreprises dans le pays, les parlementaires algériens ont affirmé la volonté de leur pays d’être un partenaire crédible, ambitieux et incontournable pour l’Europe. Cette dynamique dépasse le simple cadre économique. Elle ouvre la voie à une coopération plus large, intégrant les dimensions politiques, sociales, culturelles et sécuritaires. Elle s’inscrit dans une vision partagée de prospérité, de stabilité et de solidarité, à l’échelle de la Méditerranée et de l’Afrique.
Un partenariat stratégique pour demain
À travers cette deuxième réunion de la Commission parlementaire mixte, l’Algérie a clairement affiché ses ambitions et ses priorités : bâtir une relation équilibrée, équitable et tournée vers l’avenir avec l’Union européenne. Les interventions des membres de la délégation du Conseil de la Nation ont démontré la détermination du pays à s’inscrire dans une dynamique constructive, où l’économie, la sécurité et la diplomatie s’articulent autour d’un objectif commun : la prospérité partagée. Bruxelles a ainsi été l’hôte d’une rencontre qui pourrait bien marquer le début d’un nouveau chapitre dans l’histoire des relations euro-algériennes. L’Algérie, réformée et confiante, tend la main à l’Europe pour bâtir ensemble une coopération ambitieuse, équitable et durable, au bénéfice des générations futures des deux rives de la Méditerranée.
ABED MEGHIT

 
			 
			 
		 
		 
		