L’OMS décrit une situation « catastrophique » à Ghaza, alerte sur les pénuries

dknews
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L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde jeudi contre de graves pénuries de médicaments, de nourriture, d’abris et de carburant dans la bande de Ghaza, en particulier dans le nord, décrivant une situation « catastrophique » sur le terrain.

Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a rappelé que lorsque l’agression sioniste contre Ghaza a éclaté il y a plus d’un an, le 7 octobre 2023, presque toutes les personnes déplacées par le conflit s’étaient réfugiées dans des bâtiments publics ou dans leur famille.

« Maintenant, 90 pour cent vivent dans des tentes », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse au siège de l’OMS à Genève. « Cela les rend vulnérables aux maladies respiratoires et autres, (tandis que) le froid, la pluie et les inondations devraient aggraver l’insécurité alimentaire et la malnutrition. »   

La situation est particulièrement désastreuse dans le nord de la région sous blocus sioniste, où la famine menace selon une évaluation commanditée par l’ONU ce mois-ci.

L’OMS et ses partenaires ont conduit cette semaine une mission de trois  jours dans le nord, visitant plus d’une douzaine d’établissements de santé.

Tedros a indiqué que son équipe avait vu « un grand nombre de patients traumatisés et un nombre croissant de patients atteints de maladies chroniques exigeant un traitement ».

« Il y a une pénurie critique de médicaments essentiels », a-t-il déploré.

L’OMS « fait tout ce qu’elle peut (..) pour fournir des services de santé et apporter du matériel », a-t-il ajouté.

Rik Peeperkorn, le représentant de l’OMS dans les Territoires palestiniens, dit espérer qu’une mission prévue samedi pourra se rendre dans les deux seuls hôpitaux encore en fonctionnement, même « minimal », dans le nord: Kamal Adwan et Al Awda.

« Ils ont besoin de tout », a insisté le responsable. Les hôpitaux manquent en particulier de carburant. Or, « sans carburant, il n’y n’a pas du tout d’opération humanitaires ».

Sur une note plus positive, M. Peeperkorn a relevé que l’OMS avait facilité en début de semaine l’évacuation médicale de 17 patients de Ghaza vers la Jordanie, dont 12 doivent se rendre aux Etats-Unis pour y être soignés.

Ils font partie des près de 300 patients qui ont pu partir depuis que l’entité sioniste a fermé le principal poste frontière de Ghaza, Rafah, début mai, a-t-il noté. 

Mais quelque 12.000 patients attendent actuellement à Ghaza d’être évacués pour des raisons médicales, a-t-il affirmé, demandant des couloirs médicaux pour pouvoir sortir hors du territoire.

Ghaza: les conditions de vie des déplacés internes « de plus en plus vulnérables »

Alors que l’hiver s’installe et que l’agression sioniste contre Ghaza se poursuit, les fortes pluies qui ont frappé cette semaine l’enclave palestinienne aggravent davantage les conditions de vie des déplacés internes, les rendant « de plus en plus vulnérables », alerte jeudi l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).

Selon cette agence, les intempéries provoquent des inondations dans les camps de fortune où des milliers de personnes ont trouvé refuge. « De nombreux enfants n’ont ni chaussures ni vêtements chauds », a écrit l’UNRWA sur les réseaux sociaux, relevant que « les besoins sont criants ».

Les agences humanitaires des Nations unies estiment que ces fortes pluies ont affecté plus de 1,6 million de personnes vivant dans des abris de fortune.

Des milliers de familles déplacées vivant dans des tentes le long de la côte dans le sud-ouest de Ghaza sont particulièrement touchées par les inondations et la montée de l’eau de la mer.

Des évaluations préliminaires montrent qu’environ 7.000 familles résidant le long du littoral ont été touchées par les récentes pluies.

Des milliers de tentes ont été inondées, des biens détruits et des abris endommagés. La région d’Al Mawasi, qui accueille plusieurs centaines de milliers de personnes déplacées, a été particulièrement touchée. Ces derniers développements interviennent alors qu’en 14 mois de conflit, les habitants ont été déplacés de force à plusieurs reprises et plus de 60 % des bâtiments ont été endommagés ou détruits.

Mais contrairement à l’hiver dernier, où la majorité des personnes déplacées avaient réussi à trouver un abri dans des familles d’accueil ou des écoles, des hôpitaux et des bâtiments publics, des centaines de milliers de familles palestiniennes survivent dans de petites tentes surpeuplées.

Certaines familles ont même cousu de vieux sacs de riz pour ajouter une couche de protection à leurs abris, mais les premières fortes pluies de l’hiver qui ont frappé Ghaza ces derniers jours ont montré à quel point « les conditions sont précaires ».

D’autres déplacés sont contraints de vivre dans des abris de fortune faits de bâches, de couvertures ou de cartons qui « ne les protégeront pas des vents violents, des fortes pluies et des températures froides », rapporte le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), relayant un rapport du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).

En outre, les températures hivernales rigoureuses aggravées par les fortes pluies et la montée des eaux de la mer accentuent l’accumulation des eaux usées, la propagation des maladies et le risque d’effondrement des bâtiments endommagés dans lesquels de nombreuses familles ont trouvé refuge.

En août dernier, le groupe de coordination inter-groupes (ICCG), présidé par l’OCHA, a développé et activé un plan global pour l’hiver ciblant 2,1 millions de personnes et nécessitant 242 millions de dollars.

Depuis août 2024, les partenaires humanitaires ont identifié 100 zones inondables accueillant plus de 450.000 personnes à Khan Younis, Deir al Balah et Rafah. 90% d’entre elles ne disposaient pas de plans d’urgence en cas d’inondation.

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