Les opérations humanitaires se déroulaient dans des conditions « extrêmement difficiles », après le séisme de magnitude 6 qui a frappé dimanche des zones reculées du nord-est de l’Afghanistan, a alerté mercredi l’ONU, alors que les équipes de secours témoignaient de la difficulté à rejoindre les communautés isolées.
La province de Kunar, une zone à la frontière du Pakistan située dans l’épicentre de la catastrophe, a de nouveau été secouée dans la nuit de mardi, par des répliques, compliquant un peu plus l’accès aux victimes.
« De nombreuses familles dorment à l’extérieur », a indiqué le bureau des affaires humanitaires de l’ONU. Ces secousses entravent aussi les recherches et les évaluations, alors même que des distributions de vivres, d’abris et de soins de santé – assurés notamment par des équipes mobiles – venaient à peine de commencer. Selon les autorités au moins 1.400 personnes ont été tuées et plus de 3.100 blessées.
Un bilan qui pourrait s’alourdir puisque nombre de localités demeuraient inaccessibles, piégées par des éboulements et glissements de terrain déclenchés par la secousse, et par les pluies torrentielles des jours précédents.
« Nos équipes ont dû abandonner leurs véhicules et marcher deux heures pour atteindre Ghazi Abad, un district de la province de Kunar », a témoigné Salam Al-Jabani, du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), alors que d’autres villages qui se trouvent à six ou sept heures de marche, « restent hors de portée, même des hélicoptères des autorités locales », alors que les communications étaient quasi inexistantes.
Selon M. Al-Jabani, « faire entrer des médicaments est extrêmement difficile, et les indispensables sont acheminés à pied ». L’ONU a déployé 25 équipes d’évaluation et renforcé son service aérien humanitaire depuis la capitale, Kaboul. Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) distribue tentes, couvertures et lampes solaires.
A Kaboul, le responsable local du Programme alimentaire mondial tire par ailleurs la sonnette d’alarme, alertant que « le PAM ne pourra nourrir les victimes du séisme que quelques semaines encore avant d’être à court de fonds » Le service de lutte anti-mines a par ailleurs averti qu’environ 25 km² de terres contaminées par des engins explosifs se trouvent dans les zones affectées, compliquant davantage l’accès humanitaire dans ce pays meurtri par des décennies de conflit.

 
			 
			 
		 
		 
		