La région de Rakhine, l’une des plus touchées par le conflit en Birmanie, a connu une « augmentation spectaculaire de la famine » après les coupes dans l’aide humanitaire, a affirmé mardi le Programme alimentaire mondial (PAM).
Dans le centre de l’Etat de Rakhine, 57% des familles ne sont désormais plus en mesure de subvenir à leurs besoins alimentaires de base, selon un communiqué du PAM, repris par des médias, soit une augmentation de 24% depuis décembre.
« Une combinaison mortelle de conflits, de blocus et de réductions budgétaires entraîne une augmentation spectaculaire de la famine et de la malnutrition », ajoute le communiqué.
La situation s’est aggravée déjà en avril lorsque le PAM a été contraint de réduire l’aide à un million de personnes dans tout le pays, après une baisse mondiale des fonds d’aide menée par son plus grand donateur, Washington.
L’Etat de Rakhine (ouest) a été le théâtre de certains des combats les plus intenses du conflit qui déchire la Birmanie, déclenché par un coup de force militaire de février 2021 qui a renversé la dirigeante Aung San Suu Kyi.
Les combats compliquent l’accès des organisations humanitaires et des médias, mais le PAM a fait valoir « qu’il fallait s’attendre à ce que la situation dans le nord de l’Etat de Rakhine soit bien pire en raison du conflit actif et des problèmes d’accès ».
« Les gens sont pris au piège dans un cercle vicieux: coupés du monde par le conflit, privés de leurs moyens de subsistance et laissés sans filet de sécurité humanitaire », a indiqué le directeur du PAM en Birmanie, Michael Dunford, avertissant que « sans une action urgente, cette crise va dégénérer en une catastrophe majeure ».
