Sahara occidental : Le CAT enjoint le Maroc d’appliquer sa décision concernant le militant sahraoui Ennaâma Asfari

dknews
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Le Comité des Nations unies contre la torture (CAT) enjoint le Maroc d’appliquer sa décision concernant le prisonnier politique sahraoui et militant du droit à l’autodétermination, Ennaâma Asfari, en lui accordant une indemnisation « adéquate et équitable », y compris « avec les moyens nécessaires à une réadaptation la plus complète possible ».

Dans son dernier rapport sur le suivi des décisions concernant les plaintes déposées en vertu de l’article 22 de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, le comité a enjoint l’occupant marocain d’ouvrir une enquête « impartiale et approfondie » sur l’arrestation de ce militant, figure du combat du peuple sahraoui pour son droit à l’autodétermination, et sur les mauvais traitements qui lui sont infligés à la prison de Kenitra où il est détenu « arbitrairement » depuis 2010.

Le CAT a insisté, à ce titre, sur l’importance d' »enquêter efficacement sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants dans le but de poursuivre en justice les personnes responsables du traitement infligé à la victime », soulignant la nécessité de « s’abstenir d’exercer une forme quelconque de pression, d’intimidation ou de représailles susceptible de porter atteinte à l’intégrité physique et psychique » d’Ennaâma Asfari et de sa famille.
Dans le cas contraire, le Maroc « violerait l’obligation que lui imposait la Convention de coopérer de bonne foi avec le Comité aux fins de l’application des dispositions de la Convention », a-t-il averti, mettant l’accent sur la nécessité d’autoriser le militant sahraoui à « recevoir des visites de membres de sa famille en prison ».

Le comité avait accordé au Maroc « un délai de cent quatre-vingt jours à compter de la date de transmission de la décision, des mesures qui auraient été prises ».
Toutefois, le CAT a constaté que le militant sahraoui « continuait d’être harcelé en prison », comme en témoige « le refus de l’administration pénitentiaire de lui permettre de recevoir un colis de 10 kg qui contenait des livres, en janvier 2020 ».

Il a rappelé, dans ce contexte, que le refus de donner accès à l’éducation et aux loisirs et d’autoriser les contacts avec le monde extérieur constituait une violation des règles 63 et 105 de l’ensemble de règles minima des Nations unies pour le traitement des détenus (Règles Nelson Mandela).
« Les observations et commentaires formulés au titre du suivi ont de nouveau montré que la décision n’avait pas été appliquée », a regretté le Comité qui a donc décidé « d’envisager de nouvelles mesures ».

Les services de renseignement marocains planifient la déstabilisation de la région avec un soutien étranger

Le directeur des relations extérieures du ministère de la Défense nationale de la République sahraouie, M. Nafaâ Mustapha Dadi, a affirmé, samedi à Boumerdès, que les services de renseignement marocains planifiaient et mettaient en œuvre des programmes visant à déstabiliser la région du Maghreb avec un soutien étranger.
Lors de l’université d’été des cadres du Front Polisario, Nafaâ Mustapha a expliqué que « les services de renseignement marocains tentent de semer le chaos et l’instabilité dans la région, en coordination et en échangeant des rôles avec l’entité sioniste ».

Il a ajouté que le rôle « destructeur » de ces services se manifestait par « la diffusion de poisons et la création d’instabilité en continuant d’occuper les territoires sahraouis, en violant les droits des citoyens sahraouis et en tentant d’exterminer le peuple sahraoui par la répression ».
Pour mettre en œuvre ces agendas, le régime du Makhzen a également recours à « diverses méthodes, notamment le soutien et le financement de groupes terroristes, leur permettant d’accéder aux revenus du trafic de drogue, de la vente d’armes et de la contrebande ».
Le commandant de la quatrième région militaire de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Habouha Abdallah Abrika, a souligné que « la poursuite par l’armée sahraouie de sa guerre d’usure contre le Maroc contredisait de façon catégorique les prétentions de ce dernier à une supériorité illusoire ».

Il a ajouté que l’économie marocaine était « fragile » et que les conditions politiques, économiques et sociales du Maroc « ne lui permettaient pas de poursuivre cette guerre.
Il finira donc un jour par céder devant la volonté du peuple sahraoui et son droit à l’autodétermination ».
De son côté, le diplomate sahraoui, M. Mustapha Mohamed El-Amin, a indiqué que l’occupant marocain tentait de « saper le moral des Sahraouis en utilisant les médias traditionnels et modernes, ainsi que les réseaux sociaux, pour diffuser notamment des rumeurs et des idées destructrices et trompeuses ».

M. El-Amin a appelé les Sahraouis à affronter l’occupant marocain afin de « protéger la société sahraouie et de préserver son unité, en adoptant une stratégie globale dans ce domaine ».
Le diplomate sahraoui a par ailleurs souligné que « les facteurs de la victoire demeuraient présents et renouvelés chez le peuple sahraoui, car il est naturellement résilient et attaché à son identité ».
Il a mis en garde contre les tentatives de l’occupant marocain qui chercherait à « anéantir l’identité sahraouie en inondant la région de colons marocains, afin de la dissoudre et de fragmenter l’unité des Sahraouis ».
La 13e édition de l’université d’été des cadres du Front Polisario se poursuivra jusqu’au 13 août avec la participation de plus de 400 responsables représentant le gouvernement sahraoui et ses différentes instances.

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