Une baisse trop rapide de ses taux directeurs par la Réserve fédérale (Fed) pourrait présenter le risque de « stimuler la demande sans nécessité et potentiellement relancer les pressions inflationnistes », a alerté mercredi lors d’un discours une responsable de la Fed.
« Nous avons observé des progrès considérables dans la lutte contre l’inflation depuis le début de l’année 2023 mais ces progrès semblent ralentir ces derniers mois », a souligné Michelle Bowman, membre du bureau des gouverneurs de la Fed, lors d’un discours prononcé en Floride.
Selon Mme Bowman, il existe « plus de risques du côté de la stabilité des prix, en particulier dans la mesure où le marché de l’emploi reste proche du plein emploi, même s’il est possible que nous finissions par observer une détérioration des conditions d’emploi ».
Les responsables de la banque centrale américaine, à commencer par son président Jerome Powell, ont insisté à de nombreuses reprises sur la nécessité de s’appuyer sur les données disponibles pour déterminer de l’évolution de la politique monétaire de la Fed.
Or ces données soulignent « l’incertitude existante, alors que de nombreuses variables peuvent faire évoluer les conditions économiques à l’avenir, cela doit nous inciter à faire preuve de prudence ».
Mme Bowman estime par ailleurs que le taux neutre, c’est-à-dire le taux réel une fois pris en compte le niveau de l’inflation, pourrait être « bien plus élevé qu’il ne l’était avant la pandémie ».
« Nous sommes sans doute plus proches du taux neutre que nous ne le pensons actuellement », a ajouté Mme Bowman, insistant sur la nécessité d' »agir avec prudence ».
Après avoir longtemps patienté, la Fed est entré dans un cycle de baisse de ses taux, qui ont été ramenés lors de la dernière réunion, au lendemain des élections présidentielles aux Etats-Unis, à une fourchette comprise entre 4,50% et 4,75%.
Si les marchés restent partagés sur la possibilité d’une nouvelle baisse des taux lors de la dernière réunion de l’année, prévue les 17 et 18 décembre, ils estiment qu’à terme les taux pourraient descendre entre 4,00 et 4,25% au cours de la première moitié de l’année 2025, selon l’outil de veille de CME, FedWatch.