Environ 1,3 million de personnes pourraient être privées d’une aide alimentaire vitale, dès le mois d’août prochain, dans le nord-est du Nigéria, a averti mercredi, le Programme alimentaire mondial (PAM), qui s’apprête à suspendre ses opérations dans la région faute de financements suffisants, tandis que plus de 300.000 enfants pourraient être menacés de malnutrition aiguë et 700.000 personnes seraient déplacés. « Nous avons épuisé nos ressources alimentaires et nutritionnelles », a indiqué la Directrice régionale du PAM pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, Margot van der Velden, lors d’un point de presse depuis le siège des Nations unies à New York, faisant savoir que dès le début du mois d’août, « nous devrons faire face à la douloureuse réalité de suspendre nos opérations dans le nord-est du Nigéria ».
Selon la responsable onusienne, cette crise ne se limite pas au Nigéria, avertissant que dans toute l’Afrique de l’Ouest et centrale, « nous faisons face à des pénuries de financement critiques qui nous forcent à réduire, voire suspendre, de nombreuses opérations, y compris dans des contextes parmi les plus fragiles du continent ». La situation sécuritaire se détériore également, a averti le PAM, soulignant « une recrudescence des attaques de groupes armés dans le nord-est du Nigéria » depuis le début de l’année, aggravant encore les conditions de vie dans les zones touchées.
« Une part croissante de la population peine à couvrir ses besoins alimentaires de base, face au coût exorbitant d’un panier minimum », a souligné Mme van der Velden. En outre, les conséquences du changement climatique compliquent encore davantage la situation.
La suspension imminente de l’aide du PAM dans le nord-est du Nigéria est donc le résultat d’un cumul de facteurs dévastateurs – conflits, inflation, chocs climatiques – au moment même où les financements s’effondrent.
L’agence onusienne a besoin de 130 millions de dollars pour éviter la rupture imminente du système d’approvisionnement et maintenir les opérations alimentaires et nutritionnelles jusqu’à la fin de l’année 2025.