L’annonce par l’armée sioniste d’occupation d’un nouveau corridor séparant l’est et l’ouest de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Ghaza, marque une « dangereuse escalade » dans le cadre d’un projet colonial plus large visant à fragmenter le territoire palestinien, dénonce l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme (Euro-Med Human Rights Monitor).
Selon cette organisation de défense des droits de l’homme, cette mesure ouvre la voie à « une restructuration géographique et démographique conforme aux objectifs à long terme » de l’entité sioniste.
« Elle constitue un outil supplémentaire pour isoler certaines zones, démanteler l’unité au sein de la bande de Ghaza et remodeler la réalité sur le terrain », explique-t-elle dans un communiqué.
Pour cette ONG, l’objectif de ce nouveau corridor est de « renforcer le contrôle militaire et confiner de force la population dans une zone côtière étroite dans des conditions inhumaines, ce qui constitue une méthode directe de destruction délibérée ».
En effet, l’armée d’occupation a annoncé, récemment, la création d’une route militaire de 15 kilomètres séparant l’est et l’ouest de Khan Yunis.
Les zones isolées par le nouveau corridor couvrent environ 45% du gouvernorat de Khan Yunis, soit environ 12% de la superficie totale de la bande de Ghaza.
L’équipe de terrain d’Euro-Med Monitor a documenté une forte escalade des bombardements et une destruction systématique dans les zones à l’est de Khan Yunis, désormais isolées par le nouveau corridor.
Les forces sionistes ont mené des frappes aériennes et d’artillerie, utilisé des robots chargés d’explosifs, puis déployé des engins lourds pour dissimuler les destructions et transporter les décombres vers des lieux inconnus.
L’équipe estime qu’au moins 90% des bâtiments de ces zones ont été détruits.
La destruction ne se limite pas aux bâtiments situés le long du corridor, mais s’étend dans toutes les directions aux zones environnantes sur plusieurs kilomètres.
« Cette opération vise à effacer complètement l’environnement urbain sous un faux prétexte militaire », déplore l’ONG.
Selon cette organisation humanitaire, « il s’agit là d’une manifestation directe du génocide en cours, qui en est maintenant à son 21e mois ».
En plus de tuer et de blesser des centaines de Palestiniens et de détruire systématiquement la vie d’environ 2,3 millions de personnes en éliminant leurs moyens de survie fondamentaux, les forces d’occupation s’emploient activement à anéantir les villes palestiniennes, y compris leur tissu architectural et culturel.
Cela s’accompagne de l’effacement de l’identité nationale et culturelle palestinienne, du déracinement des populations de leurs terres, du déplacement forcé permanent, du refus du retour, du démantèlement des communautés et de l’effacement de la mémoire collective.
« Le déplacement forcé des Palestiniens est le prolongement direct du projet colonialiste mené (par l’entité sioniste) depuis des décennies, qui vise à effacer l’existence palestinienne et à s’emparer de leurs terres », affirme Euro-Med Monitor.
Mais, ce qui distingue cette phase, poursuit l’Observatoire, « c’est son ampleur et sa gravité sans précédent, comme en témoigne le ciblage systématique des 2,3 millions d’habitants de la bande de Ghaza depuis le 7 octobre 2023, par le biais d’un génocide et du déni des droits humains les plus fondamentaux ».
Le MAE palestinien condamne le massacre des « affamés » à Rafah et appelle à une action internationale urgente pour arrêter ces crimes
Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des Expatriés a condamné, samedi, les crimes de meurtres de masse visant les centres de distribution d’aide humanitaire dans la bande de Ghaza, dont le dernier en date est le massacre atroce perpétré par l’armée d’occupation sioniste au nord de Rafah, faisant des dizaines de martyrs et de blessés, a rapporté l’agence de presse Wafa.
Dans un communiqué de presse, le ministère a estimé que ce crime constitue un nouvel épisode dans la série de meurtres délibérés visant plus de deux millions de citoyens dans la bande de Ghaza, par divers moyens, notamment les bombardements, la famine, la privation d’eau, l’interdiction d’accès aux soins et aux médicaments, dans une tentative d’imposer un déplacement forcé.
Le ministère a affirmé qu’il poursuivait ses démarches auprès des Etats et des composantes de la communauté internationale pour faire cesser ces crimes, en tenant cette dernière responsable de son inaction et de son échec à protéger et sauver notre peuple.
Il a appelé à imposer un arrêt immédiat du génocide, des déplacements forcés et de l’annexion.