Au moins 11 personnes, dont trois enfants, ont été tuées au Nord-Kordofan (sud du Soudan) dans des attaques menées par les Forces de soutien rapide (FSR), en conflit avec l’armée gouvernementale depuis avril 2023, a-t-on indiqué dimanche de source médicale.
Dans un communiqué relayé par des médias, le Réseau des médecins soudanais a indiqué que 31 autres personnes ont été blessées, dont neuf femmes, certaines étaient enceintes, lors de cette attaque visant la région de Shaq Al-Noum dans cet Etat.
Le réseau a parlé de « l’une des pires agressions brutales qui violent ouvertement toutes les normes humanitaires et les conventions internationales ».
Il a exhorté la communauté internationale, y compris les Nations unies et l’Union africaine, « à agir immédiatement et sérieusement pour mettre fin à ces violations systématiques, et à œuvrer à traduire les auteurs en justice ».
Le Nord-Kordofan connaît une recrudescence des attaques, alors que le conflit entre l’armée soudanaise et les FSR se poursuit dans le pays depuis avril 2023, faisant plus de 20.000 victimes et poussant quelque 15 millions de personnes au déplacement, selon l’ONU et les autorités locales.
700 familles fuient la ville de Bara en raison des attaques des FSR
Quelque 700 familles au Soudan ont été poussées jeudi à fuir l’Etat de Kordofan-Nord, dans le gouvernorat de Bara, au sud du pays, en raison des attaques des Forces de soutien rapide (FSR), en conflit avec l’armée gouvernementale depuis avril 2023, a indiqué l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
« 700 ménages ont été déplacés jeudi depuis plusieurs zones de Kordofan-Nord dans la ville de Bara,en raison de l’insécurité croissante provoquée par les attaques des FSR » , a précisé vendredi l’agence onusienne dans un communiqué.
Déplorant cet état de fait, l’OIM a averti que « la situation reste tendue et extrêmement volatile dans plusieurs régions du Soudan, du fait des attaques des FSR qui s’en prennent aux civils ».
La ville de Bara occupe une position stratégique, reliant les régions du Kordofan (sud du Soudan) et du Darfour (ouest) à la capitale Khartoum par une route nationale menant à Omdurman, à l’ouest de Khartoum.
En cours depuis avril 2023, le conflit au Soudan a fait des milliers de morts, déplacé des millions de personnes et provoqué une crise humanitaire sans précédent. Selon les Nations unies, citant les dernières données de l’IPC (Cadre Intégré de Classification de la sécurité alimentaire), plus de 24 millions de personnes, soit la moitié de la population, sont confrontées à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë. Dans cinq régions, la famine a été officiellement déclarée. Elle pourrait en frapper cinq autres dans les mois à venir.
La malnutrition infantile a doublé dans un Etat du Darfour, alerte l’Unicef
Le nombre d’enfants souffrant d’une grave malnutrition au Darfour-Nord, un Etat de l’ouest du Soudan en proie aux combats, a doublé par rapport à 2024, a indiqué vendredi l’agence des Nations unies pour l’enfance (Unicef).
Le Soudan est le théâtre depuis avril 2023 d’un conflit entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR), qui a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé des millions de personnes, provoquant une crise humanitaire sans précédent .
Dans un communiqué publié vendredi, l’Unicef a déclaré que plus de 40.000 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère au Darfour-Nord avaient reçu un traitement entre janvier et mai de cette année, soit le double du chiffre enregistré à la même période en 2024.
« Les enfants du Darfour sont affamés par le conflit et coupés de l’aide qui pourrait les sauver », a déclaré Sheldon Yett, représentant de l’Unicef au Soudan. Dans l’ensemble des cinq Etats de la vaste région du Darfour, les cas de malnutrition aiguë sévère ont augmenté de 46% au cours des cinq premiers mois de l’année, par rapport à la même période en 2024.
L’ONU a indiqué cette semaine que près de 40% des enfants de moins de cinq ans à El-Facher souffraient de malnutrition aiguë, dont 11% de malnutrition aiguë sévère. L’Unicef a également signalé des hausses significatives de la malnutrition dans d’autres zones récemment touchées par les combats. La malnutrition aiguë sévère a augmenté de plus de 70% dans l’Etat voisin du Kordofan-Nord, de 174% dans la capitale Khartoum, et près de sept fois dans l’Etat d’Al-Jazira (centre) au cours des cinq premiers mois de l’année, par rapport à la même période en 2024.