TISSEMSLT Deux journées d’étude sur la prévention des feux de forêts : L’État mobilisé, la justice engagée, la société interpellée

dknews
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À l’heure où les températures estivales grimpent et les risques d’incendies s’accentuent, la wilaya de Tissemsilt a donné le ton à travers deux journées d’étude et de sensibilisation sur la prévention et la lutte contre les feux de forêts, tenues au siège de la Cour de justice de Tissemsilt. Organisé par la Cour, cet événement a vu la participation de nombreuses institutions, autorités locales, représentants de la justice, services opérationnels, associations et citoyens. La cérémonie d’ouverture a été marquée par la présence du wali de la wilaya, M. Fethi Bouzaid, qui a prononcé un discours fort en symboles et en engagement. Dans son allocution, M. Bouzaid a souligné que cette initiative vient en réponse aux défis de l’été, en mettant en avant l’importance d’un travail préventif collectif. Il a salué les efforts de l’État pour contenir le phénomène des incendies de forêts, aussi bien à travers un puissant arsenal juridique, qu’à travers les efforts sur le terrain des institutions concernées. Le wali a rappelé que la forêt est une richesse nationale qui appartient à l’ensemble du peuple algérien, et que chaque citoyen, résident ou acteur social, est responsable de sa préservation. Il a appelé la société civile et le mouvement associatif à jouer pleinement leur rôle dans la sensibilisation, la veille communautaire et l’alerte rapide, en soutien aux efforts de l’État.  Il a également mis en lumière le projet de réhabilitation et d’extension du Barrage Vert, un chantier stratégique relancé par l’État dans une approche à la fois écologique et économique, visant à réintégrer les populations rurales dans la dynamique de développement national.  Les deux journées ont été structurées autour de conférences, ateliers techniques et interventions pluridisciplinaires, avec la participation d’experts en environnement, droit, gestion forestière et sécurité. Plusieurs thématiques ont été abordées, notamment : Les mesures de prévention et d’alerte rapide adoptées par les services de la Conservation des forêts. Les modalités d’intervention de la Protection civile en cas de départ de feu. Le rôle des officiers de police judiciaire dans la constatation des incendies. L’action du parquet et les poursuites engagées dans les cas de crimes environnementaux liés aux feux de forêts. Les typologies des infractions forestières et les sanctions prévues par le Code pénal. Ces aspects ont permis de mettre en lumière l’importance du pilier juridique dans la lutte contre les incendies.

Un cadre législatif renforcé et moderne

L’événement a également été l’occasion de rappeler les nouvelles lois et décrets récemment adoptés par l’État algérien, qui traduisent une volonté politique affirmée de mettre fin à l’hémorragie verte. Parmi ces textes : La loi n° 21-26 sur les forêts : elle consacre la forêt comme bien public national, durcit les sanctions contre les défrichements illégaux, impose aux collectivités locales des plans de prévention, et encourage une gestion participative.  La loi n° 21-23 sur la protection de l’environnement : elle renforce la responsabilité civile et pénale en cas de dommages à la nature, impose la réparation des zones brûlées, et donne un rôle central à la société civile. Le décret exécutif n° 24-429 de 2024 : il prévoit la mise en place de comités communaux de vigilance, l’interdiction d’activités agricoles à risque, et l’utilisation de technologies avancées comme les drones, satellites et hélicoptères bombardiers d’eau. Ces textes forment aujourd’hui un socle juridique solide, garantissant une approche à la fois préventive, répressive et inclusive.

Interventions institutionnelles : synergie et mobilisation

Durant la manifestation, plusieurs responsables ont pris la parole. Le président de la Cour de justice de Tissemsilt a rappelé que la loi sera appliquée avec rigueur, et que la destruction des forêts constitue un crime contre la nation. Le directeur de la Conservation des forêts a présenté les dispositifs de surveillance et les plans de protection mis en œuvre dans la wilaya.  Le directeur de la Protection civile a souligné l’importance de la coordination intersectorielle et de l’implication des citoyens. Mme Hachemi Leila, vice-présidente à la Cour de justice de Tissemsilt, a mis en avant le rôle fondamental de la justice dans la dissuasion des actes criminels liés aux feux de forêts.

Une exposition pour éduquer et impliquer le public

En parallèle des conférences, une exposition a été organisée dans l’enceinte de la Cour, présentant les équipements, moyens et actions des différents services : camions d’intervention, drones de surveillance, supports pédagogiques et maquettes de simulation. Le public a été invité à visiter librement les stands, ce qui a permis aux citoyens, jeunes et élèves, de mieux comprendre les mécanismes de prévention et d’intervention, et d’appréhender leur propre rôle dans la protection du patrimoine forestier. À travers ces deux journées, la wilaya de Tissemsilt s’est imposée comme un exemple de mobilisation locale autour d’un enjeu national. En alliant l’expertise technique, la rigueur juridique, la pédagogie citoyenne et la vision stratégique de l’État, cet événement a jeté les bases d’une stratégie durable, coordonnée et intégrée. L’Algérie, grâce à ses lois modernes (21-26 et 21-23) et à son décret d’application (24-429), s’équipe d’un cadre juridique puissant. Mais au-delà de la loi, c’est la conscience collective, l’éducation, la prévention et la solidarité locale qui forment le véritable rempart contre les flammes.

ABED  MEGHIT

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